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Ebola se répand dans les villages reculés de la région de Mbandaka, au nord-ouest de la RDC

La province de l'Equateur est touchée par le virus qui a déjà fait plus de 50 morts depuis début juin. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des agents de santé opèrent dans une zone de sécurité Ebola du centre de santé d'Iyonda, près de Mbandaka, le 1er juin 2018. (JUNIOR D. KANNAH / AFP)

La onzième épidémie de fièvre hémorragique Ebola (depuis 1976) en République démocratique du Congo (RDC) se répand depuis le 1er juin 2020 dans la province de l'Equateur (Nord-Ouest), déjà frappée de mai à juillet 2018 par la maladie. Selon un dernier bilan du ministère congolais de la Santé, il y avait 58 cas déclarés d'Ebola – 54 confirmés et quatre suspects , dont 22 décès, le 18 juillet 2020. Le taux de létalité global de la maladie est de 66%.

Cette nouvelle épidémie a commencé 23 jours avant la proclamation de la fin de la 10e épidémie d'Ebola, à plus de 1000 kilomètres de là, à l'Est, principalement dans la province du Nord-Kivu.  

Le virus se répand dans les villages reculés

Détecté dans la région de Mbandaka, ville située à 600 km à vol d’oiseau de la capitale Kinshasa par le fleuve Congo, le virus se répand progressivement dans les villages nichés dans la forêt dont l’accès est difficile. 

L'OMS, premier partenaire du ministère congolais de la Santé, redoute aujourd’hui le sous-financement de la "riposte", sur fond de "concurrence" avec les nombreuses autres maladies qui touchent la RDC (Covid-19, rougeole, choléra...).

Nous avons moins de deux millions de dollars en caisse

Fadela Chaib, un reponsable de l'OMS

à l'AFP

Ebola touche en effet "une zone de santé fragile", indique à l'AFP le Dr Serge Ngalebato de l'hôpital de Bikoro : "En 2018, nous avons eu l'épidémie d'Ebola. En 2020, l'épidémie de rougeole. Au moment où je vous parle, nous avons enregistré cinq cas de poliomyélite." 

Pour autant, le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, a indiqué que "la réponse à Ebola en pleine pandémie de Covid-19 est complexe, mais nous ne devons pas laisser la Covid-19 nous distraire de la lutte contre d'autres menaces sanitaires urgentes".

Des soignants travaillant avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se préparent à administrer des vaccins dans toute la ville de Mbandaka, le 21 mai 2018, lors du lancement de la campagne de vaccination contre Ebola.  (JUNIOR D. KANNAH / AFP)

Une campagne de vaccination

Si en 2018 les vaccinations n'avaient commencé qu'au bout de deux semaines dans la province, cette fois-ci, elle auront débuté au bout de quatre jours dans la région de Mbandaka après la déclaration de l'épidémie le 1er juin 2020. Un réel progrès qui a permis de vacciner plus de 12 000 personnes en six semaines, selon l'ONU.

C'est toujours le même vaccin Merck déjà utilisé à l'Est. On a juste allégé la façon de vacciner pour aller plus vite"

Alhassane Touré, coordonateur de la vaccination

à l'AFP

Aujourd'hui, l'un des plus grands défis consiste à surmonter les résistances des habitants face aux équipes médicales  déni de la maladie, refus d'amener des malades à l'hôpital... Il faut "écouter et impliquer les communautés à temps dans le dialogue et la planification de la riposte (...) sans quoi, nous risquons d'être contre-productifs", insiste Abdou Dieng, un responsable anti-Ebola de l'ONU.

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