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Covid-19 : 200 000 morts recensés en Afrique, mais un chiffre probablement sous-estimé selon l'OMS

L’épidémie de coronavirus a également perturbé la lutte contre le sida et la tuberculose dans de nombreux pays, selon un rapport du Fonds mondial.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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L'unité de soins intensifs de l'hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff, commune d'arrondissement de Dakar (Sénégal), le 28 juillet 2021. Le service des urgences dispose de 16 lits raccordés à l'oxygène. (SEYLLOU / AFP)

L'Afrique a franchi le 7 septembre 2021 le cap des 200 000 morts officiellement recensés depuis le début de la pandémie de coronavirus. Le continent semble donc relativement épargné si on le compare aux 650 000 morts aux Etats-Unis, pour une population quatre fois moins nombreuses. Mais ces chiffres ne reflètent qu'une fraction du total réel des contaminations.

Ralentissement de la propagation

Le continent africain semble avoir échappé pour le moment aux ravages infligés par le variant Delta. Après une flambée en juillet, avec 27 000 cas détectés, la propagation de la pandémie a ralenti sur le continent ces dernières semaines. L'Afrique compte actuellement 617 nouveaux décès par jour contre jusqu'à 990 fin juillet.

En Afrique du Sud, pays le plus touché et doté d’un appareil statistique plus efficient, 7 400 nouveaux cas et 234 décès quotidiens ont été recensés en moyenne ces derniers jours, contre jusqu'à 20 000 cas et 420 décès par jour en juillet.

Covid-19 : des chiffres sous-estimés

Des chiffres qui ne reflètent pourtant qu'une fraction du total réel des contaminations. L'OMS estime qu'en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, le bilan de la pandémie dans le monde pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui officiellement recensé.

"En Afrique, plus qu'ailleurs, les contaminations et les décès sont sous-estimés, explique la scientifique sud-africaine Glenda Davidson. Les moyens de dépistage sont très faibles sur le continent." Et l'enregistrement des décès se fait souvent de façon approximative ou inexacte, ajoute-t-elle.

"Quand une personne est décédée, elle n’est pas testée pour déterminer si elle avait le Covid ou non", confirme Abdou Salam Gueye, responsable des programmes d’urgence au Bureau régional Afrique de l'OMS

Un recul sur la turberculose et le sida

L’épidémie de Covid a également perturbé la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose dans de nombreux pays, déplore le Fonds mondial de lutte contre ces maladies dans son rapport annuel paru le 8 septembre 2021.

"L'impact du Covid-19 a été dévastateur. Pour la première fois de notre histoire, nos principaux indicateurs sont en recul"

Peters Sands, directeur exécutif du Fonds mondial

à l'AFP

La pandémie a notamment eu des conséquences "catastrophiques" dans la lutte contre la tuberculose. En 2020, le nombre de personnes traitées pour une tuberculose résistante aux médicaments a baissé de 19%. Dans les pays où le Fonds mondial est présent, quelque 4,7 millions de personnes atteintes par la maladie ont reçu un traitement, soit environ un million de moins qu'en 2019.

Le nombre de personnes touchées par des programmes de prévention du sida a également diminué de 11% en 2020. Le nombre de traitements administrés aux mères pour empêcher leur bébé de contracter le virus a, lui, baissé de 4,5%. Le dépistage du sida a globalement fléchi de 22%, retardant le début des traitements dans la plupart des pays.

En revanche, les programmes de lutte contre le paludisme semblent avoir été moins affectés par le Covid-19, poursuit le rapport. L'an dernier, le Fonds mondial a déboursé 4,2 milliards de dollars pour continuer de lutter contre le sida, tuberculose et paludisme. Depuis sa création en 2002, il revendique 44 millions de vies sauvées.

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