Génocide au Rwanda : l'historien Vincent Duclert présidera une commission de chercheurs sur le rôle de la France
Cette commission voit le jour deux jours avant la commémoration du 25e anniversaire du génocide des Tutsis au Rwanda, qui a fait entre 800 000 et 1 million de morts selon l'ONU.
Emmanuel Macron doit dévoiler vendredi 5 avril la composition d'un "groupe de chercheurs" chargé d'examiner les archives françaises sur la période du génocide au Rwanda et sur la période d'engagement de la France au Rwanda de 1990 à 1994.
Selon les informations recueillies par franceinfo, confirmant celles du journal Le Monde, c'est l'historien Vincent Duclert, sollicité par l'Elysée, qui assurera la présidence de cette commission. "C'est une commission indépendante de chercheurs, instituée par le président de la République", explique à franceinfo ce spécialiste des génocides. C'est lui qui a l'autorité pour accorder une habilitation exceptionnelle à des chercheurs pour faire des investigations générales d'ensemble dans les archives publiques française sur le Rwanda, sur l'avant génocide et sur le génocide."
Un travail "indépendant"
La commission "va pouvoir exploiter toutes les archives. Elle pourra aboutir à un établissement des faits véridiques sur le rôle de la France au Rwanda entre 1990 et 1994", poursuit Vincent Duclert. "Ce travail indépendant va permettre de fonder un discours de vérité sur le sujet", poursuit l'historien. Mais "le rôle de la France au Rwanda n'épuise pas le sujet du génocide des Tutsis au Rwanda. Il faut se garder de penser que l'alpha et l'oméga se trouve dans cette commission de chercheurs", prévient-il.
Dimanche auront lieu les commémorations du génocide au Rwanda il y a 25 ans. Emmanuel Macron, invité par la présidence rwandaise, a décliné l'invitation et évoqué "des problèmes d’agenda" et il n'y participera donc pas. Une absence très critiquée dans le milieu intellectuel au Rwanda et en France. C'est le député de LREM des Côtes-d’Armor Hervé Berville, orphelin tutsi, qui le représentera.
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