Quand le nouveau président malgache s'inspire de Sarkozy

Nicolas Sarkozy n'est pas encore revenu en politique, mais son discours, si. Le nouveau président de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina, a été puiser dans le style de l'ancien chef d'Etat français à l'occasion de son discours d'investiture, samedi 25 janvier.

Il a repris mot pour mot un passage de la campagne de 2007 de l'ancien président français, ce qui lui a valu, lundi, les railleries de la presse et des blogueurs malgaches. Frappé par des ressemblances entre les deux orateurs, La Gazette de la Grande Ile a ainsi titré, à la une : "Sarkozy copié et pillé..."

En presse écrite ce matin seul la gazette titre avec le plagiat du discours sacre #HR #Madagascar #MDG2013 pic.twitter.com/QDoE2GFNIr

— Kasahy Mahitsy (@KasahyMahitsy) 27 Janvier 2014

Un extrait de discours vieux de sept ans

Le passage exhumé du répertoire Sarkozy par Rajaonarimampianina a été un moment-clé de son discours, dans lequel il a énoncé avec passion la grande idée de son mandat : la réconciliation nationale dans un pays meurtri par cinq ans de rivalités politiques.

Lors de son allocution d'une vingtaine de minutes, et dont l'intégralité a été publiée par un site malgache, Rajaonarimampianina a déclaré : "Je demande à mes amis qui m'ont accompagné jusqu'ici de me laisser libre, libre d'aller vers les autres, vers celui qui n'a jamais été mon ami, qui n'a jamais appartenu à notre camp, à notre famille politique qui parfois nous a combattus. Parce que lorsqu'il s'agit de Madagascar, il n'y a plus de camp."

Problème : Nicolas Sarkozy avait dit exactement la même chose lorsqu'il avait reçu l'investiture de l'UMP pour la campagne présidentielle, en février 2007. Rajaonarimampianina a seulement pris soin de remplacer le mot "France" par "Madagascar". Un internaute a réalisé une vidéo comparant les deux discours.

Yamina Benguigui salue un discours "absolument fabuleux"

Son discours a été très apprécié, tant par les membres du corps diplomatique que par les politiciens malgaches, qui espèrent que le pays va tourner la page de la crise politique et institutionnelle ouverte par le renversement du président Marc Ravalomanana début 2009.

Présente sur place, la ministre de la Francophonie, Yamina Benguigui, a semblé conquise par la prestation du nouveau chef d'Etat. "C'est un discours absolument fabuleux, plein d'espoir. Nous étions tous très très émus", a-t-elle indiqué.