Cet article date de plus de cinq ans.

RDC: nous avons en face de nous «un poids mouche», lance le camp Kabila

Le compte à rebours a commencé à Kinshasa avec le coup d’envoi de la campagne pour la présidentielle du 23 décembre. Un scrutin que la majorité, regroupée au sein du Front commun pour le Congo, est sûre de gagner quoi qu’il arrive. Elle s’est réunie ce jeudi 22 novembre autour du président Kabila et son dauphin, Ramazani Shadary.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Bain de foule de Martin Fayulu, le 21 novembre 2018 à Kinshasa. Désigné candidat commun par sept partis de l'opposition, il a été lâché par deux d'entre eux parmi lesquels le parti de l'opposant historique Etienne Tshisekedi. (Photo AFP/John Wessels)

Le président sortant Joseph Kabila avait invité son dauphin, Ramazani Shadary, dans sa résidence de Kingakati, dans la périphérie Est de la capitale. Tous les cadres de la coalition qui le soutient ont fait bloc autour des deux hommes. Avec un seul mot d’ordre: la victoire à la présidentielle du 23 décembre.

«Nous sommes combattifs et décomplexés»
Le porte-parole de la machine électorale engagée derrière le candidat Ramazani Shadary n’a pas été tendre avec son adversaire Martin Fayulu, candidat commun d’une partie de l’opposition.

«Je pense que c’est un poids mouche», a lancé Lambert Mende, ministre congolais de la Communication. «Nous sommes combattifs et décomplexés. Nous sommes sûrs que nous allons gagner», a-t-il déclaré à la presse.

Des déclarations qui n’impressionnent pas l’opposant Martin Fayulu. Il appelle les militants de l’opposition à se mobiliser autour de lui. Il s’est engagé à «arracher l’alternance démocratique par des élections crédibles, avec des bulletins de vote en papier, et sans la machine à voter».

L’opposition en ordre dispersé
L’opposition aborde cette campagne en ordre dispersé, après un éphémère accord de Genève à sept sur une candidature commune de Martin Fayulu. L’accord a tenu à peine quelques heures avant que l’UDPS, parti historique de l’opposition et son candidat Félix Tshisekedi ne s’en retire, tout comme la formation de l’opposant Vital Kamhere qui s'est désisté en faveur du premier. L'accord qui vient d'être signé entre les deux hommes prévoit que Vital Kamhere deviendrait Premier ministre de Félix Tshisekedi en cas de victoire.

Martin Fayulu peut compter toutefois sur le soutien de l’ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi qui passe pour le grand argentier de l’opposition. Il est soutenu aussi par l’ex-chef de guerre Jean Pierre Bemba. Ces deux opposants n’ont pas été autorisés à se présenter à ces élections. Eux aussi rejettent l’utilisation des machines à voter que la commission électorale veut imposer coûte que coûte.

Les évêques congolais estiment qu’il est encore possible de trouver un consensus sur l’utilisation ou non de ces machines.

«Si l'usage de cette machine s'avérait inéluctable», les évêques demandent qu'elle ne soit utilisée «que pour l'identification des candidats et l'impression des bulletins de vote».

Des violences à l’Est qui menacent le scrutin
Outre les polémiques sur les machines à voter, des violences menacent la tenue du scrutin en de nombreux endroits du pays, à commencer par la région de Beni, dans l’est du pays, ravagée par les attaques des rebelles musulmans ougandais des ADF.

Les partenaires étrangers de la RDC ont été tenus à l’écart du processus électoral par Kinshasa. Le gouvernement a refusé toute aide financière ou logistique, même de la Mission des Nations Unies au Congo.

L’enjeu de ce scrutin est historique. Il s’agit de permettre une première transmission du pouvoir sans effusion de sang depuis l’indépendance du pays en 1960.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.