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RDC: le régime de Kabila à l’épreuve de la rue

En décembre 2016, la RDC s’enflammait. Joseph Kabila refusait de quitter la présidence, malgré la fin de son mandat. La commission électorale a renvoyé le scrutin au 23 décembre… 2018, prolongeant de fait le mandat de Kabila d’une année de plus. Depuis, l’opposition et les mouvements citoyens ne cessent de réclamer son départ en multipliant les manifestations, toujours interdites.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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Une rue de Kinsasha au matin du 30 novembre 2017, suite à l'appel à manifester contre Kabila. (Voice of Congo)

En République Démocratique du Congo, toute manifestation est sévèrement interdite… à l’exception de celles des supporters du pouvoir. Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, l’a constaté lors de l’inauguration de la nouvelle ambassade du royaume à Kinsasha, le 27 novembre 2017. Aucun ministre congolais présent, et surtout une bande de jeunes manifestants (50), s’en prenant à la politique belge à l’encontre du régime de Joseph Kabila.

Après le ministre belge, l’opposition congolaise expérimente à son tour l’interdiction de manifester à deux vitesses. Elle a demandé à la population de descendre dans la rue, pour une nouvelle fois réclamer le départ du président Kabila. Qu’il renonce à se présenter à un nouveau mandat en 2018. Et l’opposition a pu constater que pour elle, les manifestations restent interdites.

A Goma, dans le Nord-Kivu, le 30 novembre 2017, «la police a tiré plusieurs balles pour disperser des personnes», nous apprend radio Okapi. Selon l’AFP, des jeunes ont même dressé des barricades dans la ville, fief de Lucha, le mouvement de lutte pour le changement.


A Kinshasa aussi, la répression s’est abattue sur les rassemblements, que ce soit sur le campus, ou devant le domicile de Félix Tschisekedi, le leader de l’opposition.

Le mouvement Telema Ekoki a également appelé aux marches. Réclamant, selon son slogan, «un nouveau président au plus tard le 31 décembre 2017». Le mouvement le répète, «ce n’est pas la communauté internationale qui sauvera la République Démocratique du Congo, mais l’implication massive de tous les citoyens congolais dans leur propre libération.»


Comme ailleurs en Afrique, les mouvements citoyens ont le vent en poupe au Congo. On a évoqué Lucha et Telema Ekoki, qui à l’image du balai citoyen au Burkina Faso, veulent soulever la population. Depuis le 15 novembre 2017, les associations citoyennes appellent à  des manifestations, toutes réprimées par le pouvoir. Face à l’immobilisme de la communauté internationale, totalement impuissante, la rue semble l’ultime recours contre Kabila. Comme le souligne le journal belge Le Soir, «l’exaspération populaire est telle que la moindre étincelle pourrait provoquer l’explosion».  

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