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RDC : l'ONU enquête sur des "crimes contre l'humanité" dans la province d'Ituri

"Au moins 701 personnes ont été tuées", selon un rapport des Nations unies sur la reprise des hostilités depuis décembre 2017.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un soldat de l'ONU patrouille dans la région entourant le village de Kafe, en Ituri, au sein de la République démocratique du Congo (RDC), le 27 mars 2018.  (ALEX MCBRIDE / AFP)

Les violences en Ituri, l'un des nombreux conflits qui déstabilisent la République démocratique du Congo, pourraient être qualifiées de "crimes contre l'humanité" voire de "génocide", selon un rapport des Nations unies sur la reprise des hostilités depuis décembre 2017, présenté vendredi 10 janvier. "Au moins 701 personnes ont été tuées", indique cette enquête du bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme (BCNUDH) présentée vendredi à Genève.

Le conflit oppose deux communautés de l'Ituri, les Lendu, majoritairement agriculteurs, et les Hema, éleveurs et commerçants, dans cette province du Nord-Est frontalière de l'Ouganda connue pour son or et son pétrole. "La grande majorité des victimes semble avoir été visée en raison de leur appartenance à la communauté hema", avec 402 tués entre décembre 2017 et septembre 2019.

"Ces attaques semblent avoir été planifiées et organisées dans le but d'infliger des pertes graves et un traumatisme à long terme aux membres de la communauté hema", indique le rapport. Le but? "Les empêcher de retourner dans leurs villages et de pouvoir ainsi prendre le contrôle de leurs terres".

Un Rwanda "version miniature" 

Ils ont également documenté "des actes de représailles par des membres de la communauté hema" lors de la première phase des violences entre décembre 2017 et mai 2018, avec "des incendies de villages et des attaques isolées" contre des Lendu.

Un précédent conflit entre 1999 et 2003 avait tué des dizaines de milliers de personnes jusqu'à l'intervention d'une force européenne, Artémis, sous commandement français.

L'écrivain belge David Van Reybrouck a pu comparer ce précédent conflit à une "version miniature" des violences au Rwanda qui ont abouti au génocide de 1994 (800 000 morts, très majoritairement parmi les communauté tutsi).

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