Nigeria : le prix Nobel de littérature Wole Soyinka rejette les deux principaux candidats à la présidentielle
L'écrivain nigérian a déclaré qu'il n'apportait son soutien, ni au président sortant Muhammadu Buhari, ni à son principal opposant, l'ancien vice-président Atiku Abubakar. Il appelle les électeurs à choisir une troisième voie.
"Je veux qu'il n'y ait aucune ambiguïté : moi, Wole Soyinka, je ne voterai ni pour l'un ni pour l'autre" des deux candidats principaux, a-t-il déclaré le 31 janvier 2019, lors d'une conférence à Lagos.
Grande figure respectée dans le pays
"Je pense que tous les deux méritent un rejet absolu", a asséné le prix Nobel 1986, grande figure respectée dans le pays, qui a régulièrement critiqué le chef de l'Etat notamment pour sa gestion du conflit meurtrier entre agriculteurs et éleveurs dans le centre du pays.
Il est temps de prendre une toute autre direction
Wole Soyinkaà l'AFP
Wole Soyinka, 84 ans, a appelé les quelque 80 millions d'électeurs nigérians à trouver une troisième voie parmi les 71 autres candidats à la présidentielle pour faire perdre Muhammadu Buhari et Atiku Abubakar. Un scénario toutefois très peu probable dans le contexte nigérian, où seuls les candidats des deux principaux partis ont une chance de remporter le scrutin. Buhari et Abubakar, respectivement âgés 76 et 72 ans, étant des figures politiques anciennes du Nigeria.
En 2015, Soyinka avait apporté son soutien à Buhari, qu'il considérait comme un rempart contre la corruption rampante, avant de se rétracter. L'ancien général présente en effet un bilan très critiqué, notamment sur les questions économiques et sécuritaires, et ses détracteurs ont récemment dénoncé son attitude de plus en plus "autoritaire" et "non démocratique". Muhammadu Buhari a dirigé le pays en 1983 pendant les dictatures militaires avant d'être élu démocratiquement en 2015 après de nombreuses tentatives.
Atiku Abubakar convoite, quant à lui, pour la quatrième fois le siège suprême. Il fut le vice-président d'Olusegun Obasanjo entre 1999 et 2007. Richissime homme d'affaires, il est perçu dans le pays comme l'une des personnalités politiques les plus corrompues, bien qu'il n'y ait jamais eu aucun procès contre lui au Nigeria.
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