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Libye : incertitude sur l’état de santé de Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est

L’homme fort de Cyrénaïque, le général Haftar, frappé d’hémorragie cérébrale et soigné à Paris? Telle est l’information, «de sources crédibles», qui circulait le 11 avril 2018 sur les réseaux sociaux. Même si l’Armée nationale libyenne, sa puissante milice de l’est de la Libye, a démenti l’information, la rumeur persistait donnant cependant le Maréchal hors de danger.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Le dirigeant libyen de Cyrénaïque, le maréchal Khalifa Haftar, à l'issue d'une rencontre avec le président tunisien au palais de Carthage, le 18 septembre 2017. (HO/Tunisian Presidency/AFP)

Très tôt mercredi matin, une information concernant l’état de santé de l’homme fort de l’Est-libyen a commencé à circuler sur Twitter. Le général Khalifa Haftar aurait été victime d’une hémorragie cérébrale et il aurait été évacué via la Jordanie vers Paris où il serait soigné.

«Il serait tiré d'affaire» 
Citant des «sources crédibles», le journaliste de l’Express Vincent Hugeux twittait à la mi-journée deux précisions importantes, malgré le démenti de l’Armée nationale libyenne (ANL), la puissante milice qui contrôle la Cyrénaïque.
 
«Khalifa Haftar aurait été transféré dans un hôpital parisien, où il se trouve toujours, dès jeudi dernier, soit le 5 avril, (source diplomatique de haut niveau). Il serait tiré d’affaires (entourage de Fayez al-Sarraj, patron du gouvernement d’union nationale)», écrit Hugeux sur son compte.

 
De son côté, l’ANL se montrait, elle, formelle. «Les nouvelles concernant la santé du commandant Khalifa Haftar ne sont pas vraies. Son état de santé est excellent», a assuré son porte-parole, Ahmed Mismari, relayé par le site Maghreb Emergent. Le chef militaire «suit le travail sur les théâtres d’opérations et dans les zones militaires», a-t-il même ajouté dans son communiqué.
 
Des propos accrédités par une vidéo, postée sur Facebook par le service de presse de l’armée, montrant Khalifa Haftar inspectant des unités de l’armée sur le front à Derna. Il y affirmait que ses forces allaient reprendre le contrôle de cette ville à l’est comme le réclament les habitants de la région.
 
«Malheureusement, la libération de Derna a pris longtemps parce que nous pensions qu’il y avait une solution pacifique qui aurait évité bien des effusions de sang, tant de notre côté que de celui des groupes criminels stationnés à Derna», a-t-il dit.
 
Une attaque cérébrale en pleine offensive militaire

Depuis 2015, Derna est assiégée par l’armée qui demande au groupe du Conseil consultatif des moudjahidines, accusé d’avoir fait allégeance à Al-Qaïda, de quitter la ville.
 
C’est donc en pleine offensive que cet ancien proche de Kadhafi, devenu opposant et «interlocuteur privilégié de certaines puissances occidentales soucieuses d’accélérer la solution du conflit libyen», aurait eu son attaque cérébrale.
 
Une réalité médicale que l’ANL se refuse à officialiser pour éviter de démoraliser les troupes en plein assaut qui se veut «décisif» contre les islamistes de Derna.
 
Selon RFI en tout cas, «aucune information fiable ne circule pour l’instant sur ce que pourraient être les raisons de cette hospitalisation. Mais selon l’entourage de Haftar, le militaire souffre d’un cancer et, depuis plusieurs mois, il se rend systématiquement en Jordanie pour son traitement », ajoute la radio française.
 
Si ces nouvelles alarmantes sur l’état de santé de celui qui contrôle depuis Benghazi une grande partie Est du pays se confirmaient, elles rendraient encore plus délicate la mission à laquelle sont attelées la France et les Nations Unies.
 
Faire aboutir les négociations avec son alter ego Fayez al-Sarraj qui dirige le conseil présidentiel à Tripoli et organiser des élections pour sortir le pays de la spirale des violences. 

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