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Des politiques et des intellectuels africains appellent à libérer l'opposant malien Soumaïla Cissé enlevé dans son pays

Le leader de l'Union pour la République et la démocratie, le principal parti d'oppositon malien, est aux mains de ses ravisseurs depuis le 25 mars 2020. 

Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Un affiche de campagne de Soumaïla Cissé, placardée sur l'une des grilles du stade de Mopti, au Mali, lors d'un meeting pour la présidentielle, le 26 juillet 2018.  (ISSOUF SANOGO / AFP)

Plusieurs personnalités africaines du monde de la politique et de la société civile ont appelé à la libération de l'opposant malien Soumaïla Cissé, président de l'Union pour la République et la démocratie (URD), enlevé le 25 mars 2020 au Mali. Il était en campagne pour les législatives dont les deux tours (29 mars et 12 avril 2020) ont été maintenus en dépit de la pandémie liée au Covid-19.

L'appel, daté du 22 avril et lancé à l'initiative de l'ancien ministre malien de la Justice Me Mamadou Konaté, a été notamment signé par l'ancien maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall, le chef de file de l'opposition burkinabè Zéphirin Diabré, le principal opposant guinéen Célou Dalein Diallo, l'ancien Premier ministre centrafricain Martin Ziguélé, l'adjointe au maire d'Evreux Coumba Dioukhane, l'écrivain guinéen Tierno Monénembo, l'économiste togolais Kako Nubukpo ou encore l'avocat français Me William Bourdon.

"Aucune revendication" des ravisseurs  

Le document souligne l'inquiétude des proches et "des soutiens (de Soumaïla Cissé) tant au Mali qu’à l’étranger". D'autant que "les motifs de son enlèvement restent méconnus" et que "ses ravisseurs, étrangement, n’ont à ce jour exprimé aucune revendication".

Soumaïla Cissé et sa délégation, soit douze personnes au total, ont été enlevés dans la circonscription électorale de Niafunké (région de Tombouctou, nord du Mali) par des hommes armés. Le garde du corps du chef de l'URD, Mohamed Cissé, a été tué pendant l'attaque et quatre personnes ont été libérées quelques heures après le kidnapping. Début avril, un communiqué de l'URD indiquait que "les trois derniers membres de la délégation" étaient désormais libres.

Une "plus forte implication" du président malien 

"Depuis le début de la crise sécuritaire que traverse le Mali, l’enlèvement d’une personnalité nationale de cette envergure est unique et sans précédent. La zone dans laquelle a été enlevé Monsieur Soumaïla Cissé, située dans la région de Tombouctou, est un secteur où opèrent habituellement des présumés jihadistes, réputés affiliés à Al-Qaïda", souligne le texte. 

Selon l'AFP, qui cite "des sources sécuritaires et locales", l'enlèvement serait "vraisemblablement" le fait de jihadistes "se revendiquant d'Amadou Koufa, chef d'un groupe implanté dans le centre du Mali et lié à Al-Qaïda".

"Cela doit être une affaire de première importance", a insisté Me Mamadou Konaté sur les antennes de RFI, estimant que les autorités maliennes "doivent faire davantage". Les signataires de l'appel invitent ainsi "à une plus forte implication" du président malien Ibrahim Boubacar "ainsi que celle de ses homologues de la sous-région et du continent" , à "l’implication des partenaires sécuritaires du Mali", à savoir la mission des Nations unies au Mali (Minusma), l'opération française Barkhane et "les forces africaines stationnées au Mali et dans la sous-région". 

Le 7 avril dernier, examinant la situation au Mali, le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé la libération de l'opposant malien, âgé de 70 ans.

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