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Corruption en Afrique du Sud, et maintenant au tour du fils Zuma
Mardi 8 août, le président de l’Afrique du Sud Jacob Zuma échappait à une motion de défiance. Une nouvelle fois, Zuma passe entre les gouttes des scandales de corruption. Alors, faute de pouvoir coincer le père, l’opposition s’intéresse au fils, Duduzane Zuma qui, selon elle, serait au centre des affaires.
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Né en 1982, il a un look de playboy. Il est riche à millions, réside à Dubaï où il «fait des affaires» et son papa est président de l’Afrique du Sud. Mais surtout, Duduzane Zuma est très proche de la famille Gupta. Des entrepreneurs controversés, qui ont décroché de juteux contrats publics et dont l’activité s’étend des mines aux médias. Trois frères richissimes qui font la pluie et le beau temps en Afrique du Sud.
Ascension fulgurante
Sans préjuger des compétences du jeune homme, l’ascension de Duduzane Zuma dans le groupe Gupta est impressionnante. En quatre ans, il passe de stagiaire à membre du conseil d’administration, sans qualification évidente, note l’ONG OUTA qui lutte contre la corruption. Un parcours dont les dates clés coïncident étrangement avec l’ascension de son père vers le pouvoir.
Mais à en croire Duduzane Zuma, sa carrière ne doit rien à la fonction de son père. «Je ne pense pas qu’ils attendent quelque chose de moi. Ils m’aiment bien, et moi aussi», répond-t-il à la BBC à propos des frères Gupta. Droit dans ses bottes, le fils Zuma dément également toute corruption passive ou active. Les Gupta n’ont pas versé de pot-de-vin au ministre des Finances, Mcebisi Jonas, en sa présence.
Un appartement dans la tour Burj Khalifa?
Vivant à Dubaï, il n’y possède aucune propriété, pas plus que les frères Gupta, se défend-t-il. La rumeur court dans la presse que le fils Zuma est logé par les Gupta. Un appartement de plus d’un million d’euros dans la célèbre tour Burj Khalifa. Duduzane Zuma le dit et le répète, tout cela est faux, il n’a rien à se reprocher.
L’ONG OUTA, qui lutte contre la corruption en Afrique du Sud, n’est pas de cet avis. Elle accuse les trois frères Gupta et Duduzane Zuma d’être à la tête d’un empire mafieux. Un empire, construit sur des détournements et des marchés illégaux, avec l’aide de ministres et de hauts fonctionnaires complaisants.
Au centre des «GuptaLeaks»
Passer par le fils pour faire tomber l’inoxydable père, la stratégie conduite par l’opposition semble vouée à l’échec. Car la liaison sulfureuse entre les Zuma et les Gupta est largement connue. Ainsi en mai 2017, les «GuptaLeaks», des milliers de courriels entre les Gupta et plusieurs ministres, ont été rendus publics.
Le point culminant devait en être l’adoption de la motion de défiance contre Jacob Zuma au Parlement le 8 août 2017. Il n'en a rien été. Le parti du président, l’ANC, plus que jamais divisé, a malgré tout sauvé son chef.
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