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Cinq choses à savoir sur la Gambie qui élit un nouveau président

L'ombre de l'ancien dictateur en exil Yahya Jammeh plane sur le scrutin.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Publié
Temps de lecture : 5min
Des partisans de l'actuel président de la Gambie Adama Barrow lors d'un rassemblement électoral à Banjul, le 2 décembre 2021.  (JOHN WESSELS / AFP)

Un peu moins d’un million d’électeurs votent ce samedi 4 décembre 2021 pour choisir un nouveau président pour la Gambie. Le sortant, Adama Barrow, et cinq autres candidats sont en lice pour ce scrutin dont l’enjeu principal est de conforter la démocratie dans ce petit pays profondément marqué par des années de dictature. A cette occasion, franceinfo Afrique vous donne cinq informations pour découvrir ou mieux connaître ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest.

La Gambie, petit pays enclavé dans le Sénégal. (Google Maps)

1Un petit pays enclavé

La Gambie est l'un des plus petits Etats d’Afrique. Avec sa forme particulière, le pays est totalement enclavé dans le Sénégal avec une ouverture sur l’Atlantique. Cette ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1965, a pour capitale Banjul et compte 2,4 millions d'habitants, selon les données de la Banque mondiale. C'est l'un des pays les plus densément peuplés du continent et l'un des plus pauvres. Une pauvreté qui s’explique notamment par le manque de ressources naturelles et une répartition inégale des richesses entre zones urbaines et rurales, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). La Gambie est en bas du classement pour son indice de développement humain.  
 

2Dictature et corruption

La pauvreté de la Gambie pourrait s’expliquer aussi par des années de mauvaise gouvernance. Les fonds publics destinés au développement du pays se sont évaporés sous le règne de Yahya Jammeh. L'ancien dictateur, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant plus de vingt ans, aurait détourné près d’un milliard de dollars, selon un rapport du consortium de journalistes Organised Crime and Corruption Reporting Project. Le "grand braquage" de l’ancien dictateur ne s’est arrêté qu’avec la fin de son règne en 2017. Hasard du calendrier, la même année la Gambie affiche le plus haut taux de migrants traversant la Méditerrannée, selon l’Organisation internationale pour les migrations. Ils fuyaient la pauvreté et la répression.  
 

3Une démocratie à l'épreuve

Malgré un tableau sombre de la situation, un changement s’opère en 2016 avec la victoire à la présidentielle d’Adama Barrow, candidat d’une coalition d’opposition. Sous la pression, le dictateur finit par céder et s’exile en Guinée équatoriale. L’espoir renaît dans le pays. Une Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC) est mise en place pour enquêter sur les crimes commis sous le régime de Yahya Jammeh. A la grande surprise des Gambiens, le parti politique de l’ex-dictateur annonce en septembre dernier une alliance avec le parti au pouvoir laissant planer un doute sur la volonté de poursuivre l’ancien président pour des violations présumées des droits humains. Mais la Commission a finalement réclamé fin novembre la poursuite des principaux responsables des crimes de l’ère Jammeh. Les Gambiens attendent de voir si la justice prévaudra. C’est d’ailleurs le principal enjeu de cette élection.
 

4Un système de vote unique

Les Gambiens votent avec des billes. Le dispositif a été mis en place pour faciliter la tâche aux électeurs qui ne savent ni lire, ni écrire. Le taux d'analphabétisme de la population dépasse les 50%. Ce système unique au monde vise aussi à éviter la fraude. Le principe est simple : l’électeur reçoit une bille, s'isole derrière un rideau et la glisse dans le bidon aux couleurs du candidat de son choix. L'introduction de la bille dans l'urne fait tinter une clochette, censée empêcher un deuxième vote frauduleux. Ce sera probablement la dernière fois que les Gambiens voteront de la sorte. Avec l’ouverture du pays, les candidats sont plus nombreux à se présenter ce qui rend la logistique plus compliquée.
 

5Un pays touristique

La Gambie est connue pour ses belles plages et ses sites historiques qui attirent des dizaines de milliers de touristes. Le plus célèbre est sans doute le site de l’île James, sur le fleuve Gambie, qui symbolise la traite négrière. L'île qui figure sur la liste du Patrimoine de l'Unesco porte désormais le nom du Gambien Kunta Kinteh qui a inspiré le roman américain Roots (Racines), adapté en série télévisée. Le secteur touristique est essentiel pour l’économie de la Gambie. La pandémie de Covid-19 a naturellement freiné le tourisme plongeant le secteur dans une importante crise. Mais là aussi, les Gambiens gardent l'espoir de lendemains meilleur.s

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