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89 jihadistes tués dans le Sinaï, l’Egypte toujours en guerre contre l’EI dans le nord du pays

L'armée égyptienne s'efforce depuis 2018 de mettre fin à la présence des groupes islamistes, très présents dans le nord de la péninsule du Sinaï.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Cette capture d'image d'un document vidéo montre des véhicules blindés de l'armée égyptienne circulant dans le nord du Sinaï où se sont implantés des groupes jihadistes affiliés à l'État islamique. Le 8 décembre 2020. (- / EGYPTIAN DEFENCE MINISTRY)

"Quatre-vingt-neuf jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont été tués dans des opérations de l'armée dans la péninsule du Sinaï, dans l'est de l'Egypte", a affirmé le 1er août 2021 un porte-parole militaire égyptien, sans préciser quand ils avaient été abattus. "Huit soldats égyptiens ont par ailleurs été 'tués ou blessés' ", a ajouté le porte-parole de l'armée dans un communiqué.

L'armée a également indiqué avoir détruit 404 engins explosifs improvisés (IED), quatre ceintures explosives et 13 tunnels utilisés par les jihadistes pour infiltrer le territoire égyptien depuis Gaza, territoire palestinien voisin.

L'EI "soutenu par le Hamas"

Le Caire accuse depuis des années le mouvement islamiste palestinien Hamas (dirigé par Ismaïl Haniyeh), de procurer des armes aux groupes islamistes dans le Nord-Sinaï à travers des tunnels passant sous la frontière. Des images de jihadistes tués ont été publiées avec le communiqué ainsi que des photos d'armes saisies.

Depuis des années, les forces égyptiennes s'efforcent de mettre fin à la présence des groupes extrémistes dans le nord de la péninsule du Sinaï, principalement de la branche locale de l'EI. Il y aurait également des syriens, irakiens ayant fui leur pays et même des migrants africains enrôlés plus ou moins de force.
Les attaques se sont multipliées après la destitution en 2013 par l'armée du président islamiste égyptien élu, Mohamed Morsi.

Et depuis février 2018, l'armée mène une opération d'envergure contre les jihadistes, principalement dans le nord du Sinaï et le désert occidental.
Environ 1 060 jihadistes et des dizaines de membres des forces de sécurité ont été tués dans le Sinaï, selon les chiffres officiels. Mais aucun bilan de source indépendante n'est disponible, et le Nord-Sinaï est interdit aux journalistes.

La répression alimente l'EI

Un tribunal égyptien a condamné à mort le 29 juillet 2021, 24 membres de la confrérie des Frères musulmans accusés d'avoir tué des officiers de police dans plusieurs attaques, dont un attentat à la bombe contre un bus transportant des policiers en 2015. Huit des 24 accusés des deux affaires ont été jugés en leur absence, ils ont pu comme beaucoup d’opposants rejoindre les groupes jihadistes qui se réfugient dans les montagnes et les grottes du nord-Sinaï.

La confrérie des Frères musulmans a été déclarée "organisation terroriste" par la justice en 2013, après le bref mandat d'un an de l'un des leurs, Mohamed Morsi.
Depuis le coup d'Etat qui l'a mené au pouvoir en 2013, le président Abdel Fattah al-Sissi a mené une répression féroce contre l'opposition, se concentrant notamment sur les Frères musulmans dont des milliers de partisans ont été emprisonnés. Cette répression contre l’opposition islamiste en Egypte alimente également les rangs de l’EI.

Amnesty International a dénoncé un "pic important" d'exécutions en Egypte, leur nombre ayant plus que triplé, passant de 32 en 2019 à 107 en 2020.

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