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Atteintes à la liberté de la presse en Ouganda

Les tensions liées à la fermeture de plusieurs journaux indépendants ougandais à Kampala, à l'exception du quotidien gouvernemental, mettent à mal la liberté de la presse en Ouganda. Explications.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
A Kampala, le 28 mai 2013: un policier ougandais s'en prend à un journaliste devant les locaux du «Daily Monitor» et du «Red Pepper», journaux indépendants fermés le 20 mai par la police. (AFP PHOTO / ISAAC KASAMANI)

Le 28 mai 2013, une centaine de journalistes ougandais rassemblés autour des locaux de leurs deux quotidiens, occupés depuis le 20 mai par la police, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes.
 
Officiellement, les policiers sont venus perquisitionner les locaux du tabloïd Red Pepper et ceux du Daily Monitor, ainsi que les studios des radios KFM et Dembe FM, propriétés du Monitor.
 
Ils recherchent une note confidentielle dont les deux journaux ont publié des extraits. Dans cette note, le général David Sejusa Tinyefuza, coordinateur des services ougandais de renseignement, réclame une enquête sur de présumés projets d'assassinats de personnalités – dont lui-même et le Premier ministre – par des responsables militaires.

 
Des actes qui seraient liés, selon le général, à leur opposition supposée à la succession du président Yoweri Museveni. D’aucuns lui prêtent l’idée d'organiser sa succession en faveur de son fils, Muhoozi Kainerugaba.
 
Il se trouve que Muhoozi Kainerugaba, qui dirige les Forces spéciales ougandaises, a récemment bénéficié d'un avancement dans les rangs de l'armée où une série de promotions a été initiée par le président Museveni.
 
«Nous ne demandons pas grand chose. Nous voulons qu'ils coopèrent et la perquisition s'arrêtera. Tant que ce ne sera pas le cas, nous serons là-bas», a déclaré à l'AFP le chef de la police. Pour sa part, la ministre de l’Information a évoqué la sécurité nationale pour justifier l’occupation des lieux.
 
Plusieurs généraux ont condamné les affirmations du général Tinyefuza. Mais la principale personnalité militaire du pays, après le président, le général Elly Tumwine, a affirmé qu'il ne fallait  pas se précipiter pour le condamner.
 
Condamnations
Si les deux quotidiens indépendants et les radios ne paraissent ni n’émettent plus, le journal officiel New Vision reste le seul en vente en Ouganda.
 
Le Comité de protection des journalistes, basé aux Etats-Unis, et Reporters sans frontières, basé en France, ont condamné, comme l’ONU et l’Union européenne, la fermeture des journaux. Sur place, une ONG locale de défense des journalistes a dénoncé «une violation de la liberté de  la presse et un sabotage économique».

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