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"Si la situation dégénère, je serai sans filet dans ce pays" : un Français qui a décidé de rester au Niger explique son choix

Alors que la France a commencé mardi à rapatrier ses ressortissants du Niger, une semaine après le coup d’Etat, certains ont décidé de rester, malgré l’incertitude. L'un d'entre eux, chef d'entreprise à Niamey, la capitale du pays, témoigne sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo - Guillaume Farriol
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
L'Airbus A330 Multi Role Tanker Transport (MRTT) de l'armée française, destiné à évacuer les ressortissants français du Niger, sur le tarmac de l'aéroport Diori-Hamani de Niamey, le 1er août 2023. (HANDOUT / ETAT MAJOR DES ARM?ES)

Les premiers rapatriés français du Niger affichaient mercredi 2 août leur soulagement à leur arrivée dans la nuit à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, une semaine après qu'un coup d'État a renversé la semaine dernière l'un des derniers dirigeants pro-occidentaux dans le Sahel ravagé par les djihadistes.

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Si quelque 600 Français enregistrés sur les listes consulaires au Niger, ont exprimé le souhait, selon Paris, de revenir en France, d’autres, comme ce ressortissant français qui a souhaité rester anonyme pour des raisons de sécurité, ont décidé de rester dans le pays.

"Je ne peux pas partir du jour au lendemain"

"Si la situation dégénère, je serai sans filet dans ce pays" : il sait qu'il prend un risque, mais pour ce Français, pas question de quitter précipitamment Niamey. "Je suis d'un naturel optimiste et je pense que ça va aller !, explique-t-il. Je suis un chef d'entreprise et je ne peux pas partir du jour au lendemain, il faut quand même que je prépare une continuité des activités."

"Je ne me sens pas menacé au quotidien, il n'y a pas de barrages de police, pas d'allées et venues incessantes des militaires... Donc je suis assez serein par rapport à tout ça !"

Un ressortissant français à Niamey

à franceinfo

S'il ne voit pas de danger immédiat à rester, pour autant, l'inquiétude est bien là, avec la crainte d'une escalade de violence et d'un conflit dans la région. "Le climat peut changer très rapidement, concède l'homme. On peut aller jusqu'à une intervention armée qui, pour moi est le risque principal et c'est pour ça que je vais scruter tout ce qui est possible pour voir comment cette partie-là se prépare et essayer de l'anticiper le plus."

Il ne compte donc pas s'éterniser au Niger et quittera Niamey une fois ses affaires en ordre. "J'ai une famille qui vit en France, je n'ai pas vocation à me mettre en danger. S'il y a une opportunité, dans trois jours, je la prendrai. Il faut raison garder en toutes choses..."

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