Coup d'Etat au Niger : les Français "n'ont aucune raison objective de quitter le pays", estime le chef de la junte

Article rédigé par Laure Cometti, Zoé Aucaigne
France Télévisions
Publié Mis à jour
Des citoyens européens patientent à l'aéroport de Niamey (Niger), le 2 août 2023, en attendant d'être évacués après le putsch militaire qui a déstabilisé le pays. (STANISLAS POYET / AFP)
Le général Tiani, chef de la junte militaire qui a pris le pouvoir à Niamey, s'est exprimé à la télévision mercredi.

Ce qu'il faut savoir

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Le général Tiani, chef de la junte militaire qui a pris le pouvoir à Niamey, a estimé mercredi 2 août que les Français "n'ont aucune raison objective de quitte le Niger", alors que près de 500 ressortissants français ont été évacués par Paris depuis mardi. Ils "n'ont jamais été l'objet de la moindre menace", a assuré le militaire dans un discours télévisé à la veille de la fête de l'indépendance du pays, ex-colonie française. Il a en outre "rejeté en bloc les sanctions" prises contre le pays et "refusé de céder à toute menace". "Nous refusons toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger"

La Russie appelle au "dialogue" pour éviter une "dégradation de la situation. "Nous pensons qu'il est urgent d'organiser un dialogue national pour rétablir la paix civile, assurer la loi et l'ordre", déclare la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, citée par les agences de presse russes. La "menace de recourir à la force contre un Etat souverain ne contribuera pas à désamorcer les tensions et à résoudre la situation dans le pays", ajoute-t-elle.

Une intervention militaire serait "la dernière option" envisagée par la Cédéao. Il faut néanmoins se "préparer à cette éventualité", a expliqué un des responsables de l'organisation. Une délégation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest est actuellement au Niger pour "négocier" avec les putschistes.

Les opérations d'évacuation se poursuivent. Deux avions ont atterri à Paris, dans la nuit de mardi à mercredi selon le ministère des Affaires étrangères. Un troisième avion rallié l'Hexagone mercredi en fin de journée. Un quatrième avion a décollé de Niamey mercredi soir et devrait atterrir à Paris dans la nuit de mercredi à jeudi. Il devrait porter à  992 le nombre de personnes évacuées, dont 560 Français, a indiqué le ministère des Affaires étrangères sur Twitter. Un cinquième appareil a atterri à l'aéroport de Niamey mercredi soir. Ce devrait être le tout dernier vol pour évacuer les personnes désireuses de quitter le pays, a précisé à l'AFP l'état-major des Armées. 

L'Italie a évacué une centaine de ressortissants étrangers. Rome a annoncé "le retour de 99 Italiens et étrangers", dont 68 civils, arrivés dans la capitale italienne mercredi matin. "Retour en sécurité de 99 passagers, italiens et étrangers, qui ont quitté le Niger", s'est félicité le ministre de la Défense, Guido Crosetto, sur Twitter. Ce vol transportait aussi 18 militaires italiens. Le ministère des Affaires étrangères a précisé à l'AFP que parmi les 68 civils volontairement évacués se trouvaient 36 Italiens et 21 Américains.