Coup d'Etat au Niger : les putschistes veulent poursuivre le président renversé pour "haute trahison" et "atteinte à la sûreté" du pays

Les putschistes appuient leurs accusations sur des "échanges" de Mohamed Bazoum avec des "nationaux", des "chefs d'Etat étrangers" et des "responsables d'organisations internationales".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire au Niger, lors d'une allocution télévisée, le 28 juillet 2023 à Niamey (Niger). (ORTN TELE SAHEL / AFP)

Les putschistes au Niger ont annoncé, dimanche 13 août, leur intention de "poursuivre" le président renversé, Mohamed Bazoum, pour "haute trahison" et "atteinte à la sûreté" du pays. "Le gouvernement nigérien a réuni [les] preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales compétentes le président déchu et ses complices locaux et étrangers", a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane, l'un des membres du nouveau régime, dans un communiqué lu à la télévision nationale.

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Le gouvernement appuie ses accusations sur des "échanges" de Mohamed Bazoum avec des "nationaux", des "chefs d'Etat étrangers" et des "responsables d'organisations internationales". Le président renversé s'est entretenu plusieurs fois avec des représentants de pays alliés au Niger avant le coup d'Etat, comme les Etats-Unis, ainsi que des membres de son entourage politique.

Les putschistes "ouverts" à "la voie de la diplomatie"

Le régime a également appelé à "s'interroger sur la sincérité de sa prétention à soutenir qu'il est séquestré, alors même que les militaires n'ont jamais investi sa résidence présidentielle et qu'il dispose encore de tous les moyens de communication". Les militaires affirment que Mohamed Bazoum "reçoit régulièrement la visite de son médecin", qui n'aurait "soulevé aucun problème quant à l'état de santé du président déchu et des membres de sa famille".

Le président, retenu dans sa résidence depuis le coup d'Etat du 26 juillet, a déclaré dans plusieurs médias être un "otage". Il serait privé d'électricité et contraint de ne manger que du riz et des pâtes. 

Le régime militaire a dénoncé en outre "les sanctions illégales, inhumaines et humiliantes de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest)". Ces sanctions "vont jusqu'à priver le pays de produits pharmaceutiques, de denrées alimentaires" et de "fourniture en courant électrique", ont dénoncé les militaires. 

Ces déclarations interviennent après l'accueil par le régime militaire, samedi, d'une délégation de chefs religieux nigérians musulmans. Selon un communiqué de la médiation religieuse, le chef du régime militaire, le général Abdourahamane Tiani, a "déclaré que sa porte était ouverte pour explorer la voie de la diplomatie et de la paix afin de résoudre" la crise.

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