Coup d'Etat au Niger : une intervention militaire serait "une déclaration de guerre" au Burkina Faso et au Mali, préviennent leurs dirigeants

Article rédigé par Zoé Aucaigne, Laure Cometti
France Télévisions
Publié Mis à jour
Des militaires et un policier à Niamey, au Niger, le 30 juillet 2023, lors d'un rassemblement de soutien au coup d'Etat. (AFP)
Les gouvernements burkinabè et malien, eux-mêmes issus de coups d'Etat, se sont exprimés à travers un communiqué commun lundi.

Ce qu'il faut savoir

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Une intervention militaire au Niger pour rétablir le président élu Mohamed Bazoum, renversé par un putsch, serait considérée comme "une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali", a indiqué lundi 31 juillet un communiqué commun des gouvernements de Ouagadougou et Bamako. Les deux gouvernements, eux-mêmes issus de coups d'Etat, se sont exprimé au lendemain d'une menace d'usage de "la force" par les dirigeants ouest-africains réunis à Abuja, la capitale du Nigeria. En cas d'intervention militaire au Niger, Bamako et Ouagadougou menacent de se retirer de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) et d'"adopter des mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger". 

Paris dément toute volonté d'intervenir sur le sol nigérien. La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a réagi aux accusations formulées lundi par la junte militaire qui a pris le pouvoir au Niger. Les putschistes ont affirmé que Paris voudrait "intervenir militairement" dans le pays. Interrogée sur BFMTV, la ministre des Affaires étrangères a assuré que "c'est faux" et que "la seule priorité de la France est la sécurité de ses ressortissants". Selon elle, il est "possible" et "nécessaire" de rétablir dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum. 

Pas d'intervention française durant les manifestations. Paris a par ailleurs démenti les informations selon lesquelles la France aurait utilisé un "moyen létal" pour disperser les manifestants dimanche devant son ambassade à Niamey. Après ce rassemblement dans la capitale du pays, certains responsables nigériens ont évoqué auprès de la presse des tirs français à balles réelles sur la foule.

Le parti de Mohamed Bazoum dénonce des arrestations "abusives". Quatre ministres, un ancien ministre et le chef du parti de Mohamed Bazoum, président élu renversé par un coup d'Etat mercredi, ont été arrêtés, selon le parti présidentiel lundi 31 juillet. Le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme "exige" leur "libération immédiate", disant craindre que le Niger n'évolue vers "un régime dictatorial et totalitaire".

 La Russie appelle à "la retenue" et au retour à "la légalité". Cinq jours après le coup d'Etat militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a appelé lundi "à un rétablissement au plus vite de la légalité dans le pays" et "à la retenue de toutes les parties".