"Il fut un temps où les revendications étaient instantanées, mais depuis plusieurs mois les revendications peuvent arriver très tard, des semaines voire des mois après les crimes. Jamais revendiqué, c’est peu probable, mais la revendication peut être très décalée", prévient Vincent Hugeux, grand reporter spécialiste de l’Afrique."Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), mouvance jihadiste qui relève d’Al-Qaïda, a pris soin de faire passer par ses canaux habituels un message selon lequel il ne serait pour rien dans cette attaque au Niger. En effet, les experts considèrent que le mode opératoire tend à pointer du doigt l’autre mouvance, l’Etat islamique au Grand Sahara, la filiale de Daech en Afrique", explique ce journaliste indépendant.Entre Al-Qaïda et Daech, "une funeste surenchère""Il y a une concurrence entre ces deux groupes, une rivalité avec une funeste surenchère. C’est le groupe qui apparaîtra comme le plus cruel qui aura des arguments à faire valoir pour accroître son recrutement et mobiliser des fonds", précise-t-il vendredi 14 août sur franceinfo."A l’évidence, la France est défiée, en étant présente militairement au Mali puis au Sahel, elle s’est désignée comme l’ennemi prioritaire du projet de califat islamique au Sahel", conclut Vincent Hugeux.