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Vidéo Au Mozambique après le cyclone, la survie en bord de route

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Envoyé spécial. Au Mozambique après le cyclone, la survie en bord de route
Envoyé spécial. Au Mozambique après le cyclone, la survie en bord de route Envoyé spécial. Au Mozambique après le cyclone, la survie en bord de route (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Au Mozambique ravagé par le cyclone Idai, la situation des rescapés est encore plus difficile loin des villes. Tels des naufragés, ceux de ce village n'ont pour refuge qu'une route, ultime ruban de terre encore au-dessus du niveau de l'eau. Dans ce camp de fortune, les journalistes d'"Envoyé spécial" ont rencontré Paolina et sa fille.

Après le passage meurtrier du cyclone Idai au Mozambique, l'un des pays les plus pauvres du monde, "Envoyé spécial" a pu se rendre sur place, entre Beira, 500 000 habitants, et Chimoio, pour rencontrer les survivants du cataclysme. Comment les sinistrés survivent-ils ? 

Les journalistes d'"Envoyé spécial" ont accompagné Paolina, 44 ans, et sa fille Cilia, 6 ans, jusqu'à ce qui leur sert désormais de logis : une simple natte posée sur une bâche plastique au bord d'une route. Pas d'ombre ni de moustiquaire. Derrière elles, sur le talus entre l'eau et le bitume, leur voisin s'est bricolé un abri de fortune.

Seule nourriture : du poisson-chat mis à sécher sur la glissière

La mère et la fille habitaient Morumbara, un village "au niveau de la 3e ligne électrique", dit Paolina en désignant les pylônes qui se dressent dans la zone désormais inondée. "Quand le cyclone est arrivé, raconte-t-elle, mon voisin nous a prises à bord de sa pirogue. Je suis montée avec ma fille, juste avant que l'eau n'emporte tout. J'ai appris le lendemain que ceux qui étaient restés sur place avaient disparu."

Les villageois de Morumbara se sont réfugiés ici, le long de cette route. Le seul endroit encore au sec qu'ils aient trouvé. Loin des villes, dans ces plaines devenues lacs, les habitants n'ont reçu aucune aide. Ils manquent de tout. Leur seule nourriture depuis deux semaines : les poissons-chats qu'ils font sécher sur la glissière. Avec les rivières qui débordent, la zone en regorge.

Seule boisson : de l'eau non potable

Pour l'eau, Paolina la puise directement à la rivière. Elle n'a pas de chlore pour la désinfecter. Elle et sa fille la boiront telle quelle, sans même la faire bouillir. Les cas de choléra, qui se contracte en ingérant une eau souillée, se multiplient au Mozambique, et une épidémie menace.

Une petite association humanitaire d'évangélistes sud-africains a fini par arriver jusqu'à ce bord de route. Elle leur a donné des vêtements, mais ils sont trop petits pour Cilia. Quant au sac de nourriture, immédiatement consommé, il était pour deux : Paolina a dû le partager avec son voisin.

Extrait de "Les survivants du Mozambique", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 11 avril 2019.

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