Une enquête ouverte contre TotalEnergies pour "homicide involontaire" après une attaque jihadiste au Mozambique en 2021

A l'époque de l'attaque du groupe Etat islamique, le géant pétrolier menait un méga-projet pour exploiter un gisement de gaz naturel dans la péninsule d'Afungi. Les plaignants accusent Total d'"avoir fait preuve de négligence en matière d'évaluation des risques".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des soldats rwandais patrouillent près d'un complexe de TotalEnergies à Alfungi, au Mozambique, le 22 septembre 2021. (SIMON WOHLFAHRT / AFP)

Une enquête préliminaire a été ouverte pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger contre TotalEnergies, a annoncé le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP, samedi 4 mai. Cette enquête fait suite au dépôt d'une plainte en octobre par des survivants et familles de victimes de l'attaque jihadiste de Palma, au Mozambique, en mars 2021.

L'attentat, revendiqué par le groupe Etat islamique, avait duré plusieurs jours et fait un nombre encore indéterminé de victimes à ce jour, dans la population locale et parmi les sous-traitants de TotalEnergies. Le groupe menait alors un méga-projet pour exploiter un gisement de gaz naturel dans la péninsule d'Afungi, suspendu après l'attaque.

Le groupe rejette ces accusations

Les plaignants – trois survivants et quatre ayants droit de deux victimes – accusent Total d'"avoir fait preuve de négligence en matière d'évaluation des risques", selon leurs avocats. Il s'agit de personnes de nationalités sud-africaine et britannique. Après avoir recueilli leurs observations et celles de TotalEnergies, le parquet de Nanterre appréciera "l'opportunité d'une poursuite, d'un classement ou d'investigations plus poussées", précise-t-il.

"C'est une avancée positive et nous sommes heureux que le procureur français ait réagi rapidement en prenant en considération nos demandes", a commenté Nicholas Alexander, plaignant sud-africain rescapé de l'attaque, qui dénonce la "part de responsabilité" du géant pétrolier. Un porte-parole de TotalEnergies a, pour sa part, renvoyé vers ce qu'avait déclaré le groupe lors du dépôt de plainte.

Le géant pétrolier avait alors tenu à "rejeter fermement ces accusations" et à "rappeler l'aide d'urgence que les équipes" du projet pétrolier "ont apportée et les moyens qu'elles ont mobilisés afin de permettre l'évacuation de plus de 2 500 personnes" du site d'Afungi, à une dizaine de kilomètres du centre de Palma.

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