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Au Mozambique, la Renamo fait toujours parler d'elle

Vingt ans de paix au Mozambique n’ont pas eu raison de l’activisme de la Renamo, guérilla active durant la guerre civile (1977-1992). D'ex-rebelles ont ainsi attaqué le 22 octobre 2013, comme ils l'avaient déjà fait en avril, un poste de police dans le centre du pays en représailles à l'assaut la veille de leur base militaire par les troupes gouvernementales.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Formation militaire pour de futurs membres de la Renamo dans les montagnes de Gorongosa, au Mozambique, le 8 novembre 2012.  ( AFP PHOTO / Jinty JACKSON)

Le 21 octobre, un porte-parole de la Renamo a accusé l'armée d'essayer de tuer Afonso Dhlakama, leur chef, et a dénoncé un accord de paix datant de 1992. Cet accord avait mis fin à 16 ans de guerre civile. Ce nouvel épisode de tensions fait craindre un retour aux violences, alors que les civils sont encore traumatisés par un conflit ayant fait près d’un million de morts et dévasté l'économie.

A vrai dire, il n’y a jamais eu d’apaisement entre le leader «rebelle» et le gouvernement d’Armando Guebuza du Frelimo, mouvement qui a arraché l'indépendance au Portugal.
 
Pendant la guerre civile, le Frelimo, soutenu par le bloc soviétique, combattait la Renamo, une guérilla créée par la Rhodésie (actuel Zimbabwe) et l'Afrique du Sud de l'apartheid. 

Depuis le retour de la paix, Afonso Dhlakama a perdu à chaque élection de plus en plus de voix. Au final, lui et son mouvement ont été marginalisés.

Le chef de la Renamo, Afonso Dhlakama, donne une conférence de presse le 10 avril 2013, dans son fief montagneux de Gorongosa, au Mozambique. ( AFP PHOTO / Jinty JACKSON)

Aditi Lalbahadur, chercheuse à l'Institut sud-africain des affaires internationales, estime toutefois : «Je ne pense pas qu'ils aient (les rebelles de la Renamo) les capacités de se lancer dans une guerre totale». Les hommes armés groupés autour de Dhlakama sont au nombre d'environ 400, selon elle.

La Renamo a perdu aujourd'hui les soutiens qui étaient les siens à l'époque de la Guerre froide, notamment de la part de l'Afrique du Sud. Et donc, «ils n'ont plus d'appui financier ou politique», note encore l'analyste. Elle souligne également que le gouvernement, qui commence à exploiter les énormes ressources d'hydrocarbures récemment découvertes, n'a aucun intérêt  à susciter l'insécurité dans le pays : «Le Mozambique s'efforce d'attirer les investisseurs étrangers, donc toute forme d'instabilité politique jouerait en leur défaveur».

Le Mozambique, riche en charbon, gaz off-shore et sans doute en pétrole dans le lac Malawi, va connaître une nouvelle élection présidentielle en 2014. Armando Guebuza achève un second mandat et, conformément à la Constitution, n’en briguera pas un troisième. 

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