Maroc : la justice accorde la liberté provisoire au journaliste Omar Radi
Il avait été placé en détention la semaine dernière pour avoir critiqué sur Twitter une décision de justice.
Omar Radi est sorti de prison. Mardi 31 décembre, la justice marocaine a décidé d'accorder la liberté provisoire à ce journaliste et militant des droits humains, placé en détention la semaine dernière pour avoir critiqué sur Twitter une décision de justice. Omar Radi, 33 ans, "comparaîtra le 2 janvier en état de liberté", a dit à l'AFP son avocat, Omar Benjelloun, confirmant des informations de presse. Il a été relâché en début d'après-midi, selon plusieurs journalistes.
Omar vient d'être relaché #freeomar #freekoulchi pic.twitter.com/PBz37NNxyw
— Ghassan Waïl (@ghassanwail) December 31, 2019
Omar Radi a été arrêté jeudi pour un tweet publié en avril dans lequel il fustigeait le verdict d'un magistrat contre des membres du "Hirak", un mouvement de contestation qui a agité le nord du Maroc en 2016 et 2017, condamnés à des peines allant jusqu'à 20 ans de prison. "Ni oubli ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité !", avait-il écrit, qualifiant le juge de "bourreau".
"Atmosphère de plus en plus suffocante pour les journalistes"
Son procès a débuté le jour même de son arrestation, et l'affaire a suscité une vague d'indignation dans le royaume, où des centaines de personnes ont manifesté samedi pour appeler à sa libération et à l'abandon des charges. Human Rights Watch a critiqué samedi l'arrestation d'Omar Radi et dénoncé une "atmosphère de plus en plus suffocante pour les journalistes, dissidents et artistes marocains qui prennent la parole sur les réseaux sociaux".
En l'espace de quelques jours au Maroc, un youtubeur a été condamné à quatre ans de prison pour "offense au roi", un lycéen a écopé de trois ans de prison pour une publication sur Facebook et un militant a été placé en détention pour une publication sur les réseaux sociaux. Un nouveau Code de la presse ne prévoyant plus de peines de prison est entré en vigueur en 2016 dans le pays, mais les journalistes continuent d'être poursuivis selon le Code pénal, tout comme des internautes pour des écrits sur les réseaux sociaux.
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