Cet article date de plus de quatre ans.

Maroc : un journaliste placé en détention pour un tweet sur la justice

Dans son dernier classement annuel sur la liberté de la presse, RSF a classé le Maroc 135e sur 180 pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Le journaliste marocain Omar Radi a été placé en détention pour "outrage à magistrat", jeudi 26 décembre 2019. (CAPTURE D'ECRAN TWITTER)

Le journaliste et militant des droits humains marocain Omar Radi a été placé jeudi 26 décembre en détention pour un tweet dénonçant une décision de justice. 

Selon son avocat, Omar Radi avait été entendu plus tôt jeudi par la police judiciaire qui l'a déféré devant le procureur. Celui-ci avait alors décidé de le placer en détention et son procès a débuté dans la foulée en soirée.

Au cours de cette première audience devant le tribunal de première instance de Casablanca, ses avocats ont demandé sa remise en liberté provisoire, ce qui a été rejeté par le tribunal. La prochaine audience a été fixée au 2 janvier. Le journaliste âgé de 33 ans encours un mois à un an de prison  pour"outrage à magistrat".

Les journalistes marocains poursuivis selon le Code pénal 

Selon sa défense, le journaliste est poursuivi pour un tweet publié en avril et fustigeant le verdict d'un magistrat contre des membres du Hirak, un mouvement de contestation sociale qui a agité le nord du Maroc en 2016 et 2017. Un juge de la Cour d'appel de Casablanca avait alors confirmé des peines allant jusqu'à 20 ans d'emprisonnement de 42 membres du Hirak. "Lahcen Talfi, juge de la cour d'appel, bourreau de nos frères, souvenons-nous bien de lui. Dans beaucoup de régimes, les petits bras comme lui sont revenus supplier après en prétendant 'avoir exécuté des ordres'. Ni oubli ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité!", avait écrit Omar Radi dans son tweet.

Le journaliste avait déjà été entendu une première fois par la police judiciaire en avril et une enquête avait été ouverte pour ce tweet. Son arrestation a suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux, et a été dénoncée par Reporters sans frontières (RSF). Un nouveau Code de la presse ne prévoyant plus de peines de prison est entré en vigueur en 2016, mais les journalistes continuent d'être poursuivis selon le Code pénal.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.