Le Maroc à la recherche (désespérément) d’un gouvernement depuis cinq mois
Les négociations piétinent. Les Marocains se passeraient bien de ce record: cinq mois sans gouvernement. Le Premier ministre islamiste Abdelilah Benkirane ne parvient toujours pas à former une coalition gouvernementale après sa victoire aux législatives du 7 octobre 2015. L’homme qui détient la solution, le milliardaire Aziz Akhannouch, ne semble pas pressé. Tous les regards se tournent vers le roi qui observe le plus grand silence.
Logique arithmétique
Vainqueur des élections en 2011, le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste) avait largement remporté les législatives du 7 octobre. Son secrétaire général Abdelilah Benkirane avait été chargé par le roi Mohammed VI de former un gouvernement de coalition mais après d'intenses et interminables tractations, il fait un constat amer: il a beau faire et refaire toutes les additions, impossible d’arriver au seuil salvateur de 198 sièges, synonyme d’une majorité stable.
Futur gouvernement: le RNI se dit pas pressé, la souplesse de Benkirane est exigéehttps://t.co/JLVanKsQrC pic.twitter.com/T138Zbc9Df
— Actualités du Maroc (@PushMaroc) March 3, 2017
Un milliardaire nommé Aziz Akhannouch
L'une des plus grosses fortunes du continent, de tous les voyages officiels du roi Mohammed VI, Aziz Akhannouch multiplie les conditions pour sa participation au gouvernement, dont la principale est l'intégration à la coalition de deux autres formations: l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et l'Union constitutionnelle (UC). Il est parvenu à constituer autour de lui une alliance lui permettant de tenir tête à Benkirane, et se poser comme un nouveau poids lourd de la politique locale et de l'opposition aux islamistes. Les négociations sont dans l’impasse. Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch règlent désormais leurs différends à travers les médias.
Gouvernement : Tirs de barrage simultanés contre Benkirane émanant de deux alliés d’Akhannouch https://t.co/AY1UeF8KgY pic.twitter.com/klDhOoONiH
— Yabiladi.com (@yabiladi_fr) March 8, 2017
Quel impact ?
C'est la première fois dans son histoire récente que le royaume reste aussi longtemps sans gouvernement. Mais il n'en continue pas moins de tourner, observe la presse, rappelant que l'impact de cette absence de gouvernement sur la vie des institutions et le quotidien des Marocains reste très limité.
Benkirane réaffirme son option d’un gouvernement basé sur la majorité sortante https://t.co/VLrKTL1CB4 pic.twitter.com/cVrgz3htNq
— Le Desk (@LeDesk_ma) March 3, 2017
Silence royal
La Constitution marocaine ne dit rien au cas où le chef de gouvernement désigné n'arrive pas à former sa majorité. La tenue d'élections anticipées est, elle, jugée peu probable. Traditionnellement au Maroc, les lignes idéologiques des partis comptent peu ou pas dans la formation des coalitions, qui travaillent sous la tutelle du roi, chef d'Etat au-dessus des partis, lequel garde la haute main sur la diplomatie, la sécurité ou les secteurs-clés de l'économie. «La réponse du roi est la grande inconnue », constate le site d'information en ligne Médias 24.
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