Un baiser d'adolescents publié sur Facebook fait polémique au Maroc
Le sort de trois adolescents, arrêtés, emprisonnés pendant trois jours et qui doivent être jugés le 22 novembre pour "atteinte à la culture marocaine", a enflammé les réseaux sociaux.
C'est une photo banale, comme on en voit beaucoup sur les réseaux sociaux : un adolescent de 15 ans embrassant sur la bouche une jeune fille de 14 ans, devant les grilles d'un lycée. Sauf que ces deux jeunes gens sont marocains et que ce cliché posté sur Facebook leur a valu, ainsi qu'au jeune homme de 16 ans qui les a pris en photo, d'être arrêtés et incarcérés, raconte Libération. Libérés au bout de trois jours, ils connaîtront leur sort à l'issue de leur procès, qui a été reporté au 22 novembre, a-t-on appris vendredi 11 octobre. Celui-ci est dû à une plainte déposée par une organisation locale pour "atteinte grave à l'éducation et à la culture marocaines" et "atteinte aux sentiments des citoyens".
L'annonce de leur arrestation a enflammé les réseaux sociaux et poussé d'autres jeunes Marocains à publier des photos similaires. En signe de protestation, des pages ont été créées sur Facebook pour appeler à organiser des "kiss-in", mercredi à Mohammedia, entre Rabat et Casablanca, et samedi devant le Parlement, dans la capitale. Une initiative similaire avait déjà été lancée dimanche devant l'ambassade du Maroc à Paris.
Une plainte "absurde" et "ridicule"
Les autorités doivent "immédiatement" abandonner les poursuites contre les trois adolescents, a exigé jeudi Amnesty International : "Il est tout simplement absurde que ces adolescents puissent faire face à une peine de prison. (...) Lancer une enquête judiciaire sur la base d'une plainte concernant un acte aussi bénin est ridicule."
Le Maroc a une réputation de tolérance religieuse au sein du monde arabo-musulman, mais la société marocaine demeure profondément conservatrice. Selon le code pénal, une personne reconnue coupable d'atteinte à la pudeur est passible de deux ans de prison.
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