Une enquête de l'ONU accuse des soldats maliens de violences ethniques
Une mission d'observation de l'ONU confirme l'existence de représailles ciblées de la part de membres de l'armée malienne.
Une enquête de l'ONU étaye désormais les alarmes lancées par les observateurs sur le terrain. Des soldats maliens se seraient livrés à des représailles violentes et ciblées contre certains groupes ethniques, selon les conclusions d'une mission d'observation en partie révélées mardi 12 mars.
Les observations des agents du Haut-commissariat aux droits de l'homme, menées depuis le 18 février, "suggèrent que la récente intervention dans le nord du Mali a été suivie par une grave escalade de représailles", a déclaré la Haute-commissaire adjointe, Kyung-wha Kang, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
Ces représailles ont été menées par des membres de l'armée malienne et semblaient "viser les Peuls, les Touareg et des groupes ethniques arabes perçus comme soutenant les groupes armés" qui occupaient le nord du Mali depuis 2012, a-t-elle ajouté. La responsable a expliqué que "la situation a été exacerbée par la propagation de messages incendiaires, y compris à travers les médias, stigmatisant les membres de ces communautés".
Le gouvernement malien promet la justice
La responsable a demandé aux autorités maliennes d'enquêter sur les allégations de représailles et de punir les responsables. Présent dans la salle du Conseil des droits de l'homme à Genève (Suisse), le ministre de la Justice du Mali, Malick Coulibaly, a déclaré que les allégations d'exactions imputables aux forces maliennes sont "le fait d'actes isolés dont les auteurs seront poursuivis et punis".
"D'ores et déjà, des militaires soupçonnés d'exactions ont été rappelés sans attendre du théâtre des opérations et remis à la justice malienne", a-t-il poursuivi, soulignant que "le Mali n'est pas en guerre contre une ethnie, une race, une religion ou une région".
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