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Mali. La presse salue la nouvelle stature de François Hollande

Les Ă©ditorialistes approuvent le choix du prĂ©sident d'intervenir au Mali. MĂȘme si selon eux, cette dĂ©cision ne fera pas remonter sa popularitĂ©. 

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France Télévisions
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François Hollande lors de son discours à Tombouctou (Mali), le samedi 2 février 2013. (ERIC FEFERBERG / AFP)

François Hollande a effectuĂ© samedi 2 fĂ©vrier un dĂ©placement Ă  Tombouctou, au Mali. Une semaine aprĂšs la libĂ©ration de la ville, le prĂ©sident de la RĂ©publique a Ă©tĂ© acclamĂ© par une foule en liesse avant de se permettre cette confidence : "Je viens sans doute de vivre la journĂ©e la plus importante de ma vie politique." Lundi 4 fĂ©vrier, dans la presse française, de nombreux Ă©ditorialistes saluent la mutation du prĂ©sident tout en Ă©voquant les problĂšmes Ă  venir. 

L'intervention au Mali saluée

Pour Le Monde, François Hollande a assumĂ© l’intervention militaire au Mali "sans arrogance ni complexe postcolonial". Le journal donne raison au prĂ©sident quand ce dernier Ă©voque une dette payĂ©e par la France vis-Ă -vis des soldats africains morts pour la France.

Jean-Michel Helvig de La RĂ©publique des PyrĂ©nĂ©es considĂšre mĂȘme que François Hollande a fait rentrer les Africains dans l’histoire, faisant ainsi rĂ©fĂ©rence au discours de Dakar de Nicolas Sarkozy (l’ancien prĂ©sident avait dĂ©clarĂ© "l’homme africain n’est pas assez entrĂ© dans l’histoire").

La nouvelle dimension présidentielle remarquée

Dominique Garraud, dans la Charente libre, estime que "François Hollande a gagnĂ© aux yeux du monde ses galons de chef de guerre". La victoire lui donne "une stature nouvelle", ajoute Francis Laffon dans L'Alsace-Le-Pays, "'Flanby' peut ĂȘtre trĂšs ferme et laisser ses ennemis sur le flanc"

Plus surprenant, Yves ThrĂ©ard dans Le Figaro (article payant) constate que François Hollande a rĂ©pondu aux critiques sur ses hĂ©sitations en montrant "qu'il savait ĂȘtre au bon endroit dans les moments cruciaux".

Le retour aux réalités redouté

Le Monde se montre perplexe sur la rĂ©solution du conflit : "Paris compte sur des forces africaines censĂ©es prendre la relĂšve et qui n'y sont pas prĂȘtes." Michel ColomĂšs pour le journal Le Point va dans le mĂȘme sens en soulignant le risque d’enlisement.

Dans Le Figaro (article payant), Yves ThrĂ©ard rappelle que le chef de l'Etat n'a pas gagnĂ© la guerre, ni sur le terrain ni auprĂšs "d'une opinion française dont les prioritĂ©s sont Ă  mille lieues des sables du Sahel". Et pour François Sergent de LibĂ©ration, le succĂšs au Mali ne peut faire oublier "que la croissance est toujours en berne, le chĂŽmage en hausse et les dĂ©ficits plombants".

JĂ©rĂŽme Fourquet, directeur du dĂ©partement opinion publique Ă  l'Ifop, Ă©met des doutes sur un regain durable de popularitĂ© pour François Hollande. Dans une interview donnĂ© Ă  Jolpress, il compare la situation avec la Libye et dĂ©montre que la population finit toujours par s’interroger sur le coĂ»t de l’intervention, le nombre de victimes. Au Mali, affirme-t-il, le risque de lassitude des Français "est rĂ©el car le gouvernement n’a pas cachĂ© que l’intervention allait s’inscrire dans la durĂ©e".

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