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La DGSE lève (un peu) le voile sur son activité au Sahel

Rare prise de parole publique lundi de Bernard Emié. Le patron des 7 000 espions et analystes français de la DGSE participait sur la base aérienne d'Orléans à une réunion consacrée au contre-terrorisme. 

Article rédigé par franceinfo - Franck Cognard
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Illustration Direction Générale de la Sécurité Extérieure. (MARTIN BUREAU / AFP)

Le décor n'est ni glamour ni exotique, il s'agit d'un hangar de l'escadron 3/61 Poitou, dont les pilotes, les équipes, les appareils sont entièrement dédiés au transport des Forces spéciales. Devant l'immense porte métallique, une estrade a été dressée lundi 1er février. Au centre, la ministre des Armées, Florence Parly, à sa droite, le Chef d'État-Major des armées, le général Lecointre, et à sa gauche - bien plus rare dans les médias - le DGSE, Bernard Emié. On dit le DGSE quand on parle du directeur général de la sécurité extérieure. La DGSE quand on évoque le service qu'il dirige, c'est -à-dire la Direction Générale de la Sécurité Extérieure.

Carte du ministère des Armées sur la présence terroriste au Sahel. La photo en haut à gauche est, selon la DGSE, une exécution commise par le second du chef d'AQMI, Adnane Abou Walid al Sahraoui. (MINISTÈRE DES ARMÉES / DGSE)

La parole de Bernard Emié est extrêmement rare. En ce sens, elle est précieuse. Et pour appuyer l'effet, le DGSE commente quelques photos projetées sur un écran derrière lui : "Vous voyez cette photo prise en mars 2017 ? Il s'agit Iyad Ag Ghali et de ses quatre principaux lieutenants. Ce sont les fils spirituels d'Oussama Ben Laden. Ce sont des assassins. Depuis 2017, trois ont été neutralisés".

"Nous transmettons aux armées les renseignements très précis sur la manière de vivre et la localisation des chefs terroristes, les puits qu'ils utilisent, les oueds et les adrars qu'ils fréquentent."

Bernard Emié, directeur de la DGSE

à franceinfo

Le DGSE évoque les succès au Sahel, comme au Levant. Au Sahel, la désorganisation des deux mouvements jihadistes, l'État islamique au grand sahara (EIGS - Daseh), et le Rassemblement pour la victoire de l'islam et des musulmans (RVIM, ou JNIM - Al Qaeda), par la "neutralisation" de chefs, de cadres, de recruteurs. Au Levant, c'est-à-dire en Irak et en Syrie, la "destructions du proto-califat" de Daesh. Mais "la bête bouge encore, poursuit Bernard Emié, malgré les efforts incessants et les combats très durs". 

 Iyad ag Ghali, chef du RVIM, émanation d'Al Qaeda au Maghreb Islamique, et 4 de ses lieutenants. AQMI est l'un des deux mouvements jihadistes au Sahel, avec la branche locale de Daesh, l'EIGS, Etat Islamique au Grand Sahara. (MINISTÈRE DES ARMÉES / DGSE)

Au Levant, Daesh s'est replié dans la clandestinité, sous une forme insurrectionnelle, et organise exécutions, enlèvements et attentats. Au Sahel, la traque des Groupes armés terroristes (c'est la terminologie militaire) doit les empêcher de reconstituer leurs sanctuaires. 

"L'objectif assumé des terroristes sahéliens est de mener des attentats en Occident, et en Europe en particulier. Le 11 septembre 2001 a été préparé dans une vallée afghane. Le 13 novembre 2015 a été conçu dans les rues de Raqqa."

Bernard Emié, directeur de la DGSE

à franceinfo

Au Sahel, explique encore le patron du plus important service de renseignements français, se préparent à la fois des attentats des grande ampleur et l'expansion jihadiste vers le golfe de Guinée, vers la Côte d'Ivoire et le Bénin. C'est donc en ce moment que se joue une partie serrée en Afrique de l'Ouest. Sans oublier, rappelle Bernard Emié, "la Libye, le Yemen, la Somalie, le Mozambique et l'Afghanistan".

La DGSE lève (un peu) le voile sur son activité au Sahel - Franck Cognard

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