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Burkina Faso : au moins 24 militaires tués lors d’une attaque terroriste

L’attaque du  camp militaire de Koutougou est le plus grand revers subi par l’armée burkinabé dans sa lutte contre les djihadistes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un soldat burkinabé en faction devant l'état-major de l'armée à Ouagadougou, le 3 mars 2018. (AHMED OUOBA / AFP)

"Au petit matin, le détachement militaire de Koutougou (province du Soum dans le nord du pays, NDLR) a été la cible d'une attaque d'envergure perpétrée par des groupes armés terroristes", a annoncé l'état-major général des armées burkinabè dans un communiqué. "Dans les rangs des forces nationales, un bilan provisoire fait état de plus d'une dizaine de militaires tombés et plusieurs blessés", précise l'état-major, qui qualifie de "terroristes" les groupes jihadistes. Selon plusieurs sources sécuritaires, d'autres soldats sont "portés disparus" et le bilan pourrait dépasser la vingtaine de morts, faisant de cette attaque la plus meurtrière dans la région. Il est déjà établi à 24 morts et est succeptible d'évoluer encore.

Le 19 août 2019, l'attaque contre le détachement militaire de Koutougou "a débuté vers 5H00. Les assaillants ont effectué plusieurs tirs à l'arme lourde, incendiant une grande partie du camp de base et des engins", a précisé à l'AFP une source sécuritaire. "En réaction à cette attaque barbare, une vaste opération aérienne et terrestre de ratissage a permis de neutraliser de nombreux assaillants", a assuré l'état-major, sans donner plus de détail.

Jusque-là, la plus grave attaque jihadiste jamais perpétrée contre l'armée burkinabé avait fait 12 morts à Nassoumbou, également dans la province du Soum, en décembre 2016. Une quarantaine d'assaillants, à bord de véhicules pick-up et de motos, avaient attaqué un poste militaire situé à une trentaine de kilomètres du Mali. L'armée burkinabè avait aussi subi un revers sans précédent en mars 2018, lorsqu'une attaque jihadiste avait dévasté son état-major général, en plein centre-ville de la capitale Ouagadougou, faisant huit morts.

L'armée impuissante 

Le nord du Burkina, frontalier du Mali, a été le théâtre de plusieurs attaques meurtrières ces derniers mois, mais qui ont plutôt visé des civils. Quinze personnes ont péri fin juillet dans l'attaque du village de Diblou, et en juin, au moins 51 personnes ont été tuées dans quatre attaques. Les 14 et 15 août, quatre militaires ont été fauchés par l'explosion d'un engin artisanal qui a fait sauter leur véhicule sur une route du Nord, et trois policiers ont été tués dans une embuscade.

Les attaques jihadistes, de plus en plus fréquentes et meurtrières, en particulier dans le nord et l'est du pays, ont fait plus de 500 morts. Les forces burkinabés, manquant de moyens, semblent incapables d'enrayer les attaques. Résultat: les jihadistes étendent leur influence sur des zones de plus en plus grandes. Ils disposeraient de plusieurs centaines de militants armés dans le pays, avait confié en mai une source militaire française à l'AFP.

"Le dénuement logistique de nos militaires est-il si criard que la puissance de feu de l’ennemi a été supérieure ?", s’interroge Hughes Richard Sama sur le site du quotidien burkinabè L'Observateur Paalga.

Au moins 17 000 personnes ont dû fuir leurs foyers dans le nord du pays en raison de ces violences, avait indiqué le Comité international de la Croix-Rouge fin mai. Mi-juillet, les autorités ont prorogé de six mois l'état d'urgence, en vigueur depuis décembre 2018 dans plusieurs provinces du pays.

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