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Burkina Faso : 24 fidèles assassinés à l'heure de la messe

Au moins 24 personnes ont été tuées et 18 autres blessées lors de l'attaque d’un village dimanche 16 février dans le nord du pays, a annoncé ce lundi le gouverneur de la région du Sahel, le colonel Salfo Kaboré.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une vue du village de Soum au cœur du Burkina Faso. Photo d'illustration. (MICHELE CATTANI / AFP)

Dans la journée du 16 février, "un groupe armé terroriste" a fait irruption dans le village de Pansi, dans la province de Yagha (nord-est du Burkina Faso) et "attaqué les paisibles populations de la localité après les avoir bien identifiées et séparées des non-résidents", a écrit le colonel Kaboré, gouverneur de la province du Sahel, dans un communiqué"Le bilan provisoire fait état de 24 personnes assassinées, dont le pasteur d'une église protestante. Nous déplorons également 18 blessés et des personnes enlevées", a-t-il précisé.

"Les blessés ont été évacués à Sebba et Dori pour des soins appropriés et les personnes décédées portées en terre le même jour par les survivants, aidés spontanément par les habitants des villages voisins", a ajouté le gouverneur. "Des recherches sont en cours pour retrouver les personnes enlevées", a-t-il ajouté.

L’AFP parle de l’attaque d’une église sans autre précision. RFI, quant à elle, cite une source sécuritaire qui apporte des éléments complémentaires. Selon cette source, les assaillants ont attaqué l’église à l’heure du culte du dimanche. "Les gens étaient venus pour la messe quand les assaillants ont fait irruption dans le village", a expliqué la source sans plus de détails. On ne sait pas notamment si l'attaque a eu lieu à l'intérieur ou à l'extérieur de l'église.

Un précédent

Le 10 février, un groupe armé avait fait irruption dans la ville de Sebba, capitale de la province, avant d'enlever sept personnes au domicile d'un pasteur. Trois jours plus tard, cinq de ces personnes, dont le pasteur, étaient retrouvées mortes, les deux autres, des femmes, étant saines et sauves, selon le gouverneur de région.

Les attaques attribuées à des groupes jihadistes, contre les églises ou des religieux chrétiens, se sont multipliées récemment au Burkina Faso. Plusieurs imams ont également été assassinés par les jihadistes dans le nord du pays depuis le début des attaques, il y a quatre ans, de plus en plus fréquentes et meurtrières. Les cibles religieuses font penser au modus operandi de Boko Haram, qui a souvent ciblé les églises.

Plus de 700 morts au Burkina

Depuis fin 2015, les attaques jihadistes au Burkina ont fait plus de 700 morts, selon un décompte de l'AFP, et plus de 600 000 déplacés internes et réfugiés, d'après les Nations unies. Sous-équipées et mal entraînées, les forces de sécurité burkinabè n'arrivent pas à enrayer la spirale de violences malgré l'aide de militaires étrangers, notamment de la force française Barkhane.

Les violences jihadistes – souvent entremêlées à des confits intercommunautaires  au Mali, au Burkina Faso et au Niger ont fait 4 000 morts dans ces trois pays voisins en 2019, selon l'ONU.

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