Frappe française au Mali : l'armée conteste la version de l’ONU, qui se base sur des "témoignages fragiles et friables"
"Il n'y avait aucun mariage, aucun événement festif", affirme sur franceinfo Frédéric Barbry, porte-parole de l'état-major des armées, contredisant le rapport de l'Organisation des Nations unies (ONU).
"Se fonder uniquement sur des témoignages n'est pas suffisant et il s'agit d'un travers méthodologique", a dénoncé mardi 30 mars sur franceinfo le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l'état-major des armées, alors qu'un rapport de l'Organisation des Nations unies (ONU) conclut qu'une frappe aérienne conduite par l'armée française au Mali en janvier a tué 19 civils réunis pour un mariage.
"On sait combien ces témoignages sont fragiles, sont friables", a ajouté le colonel. "Les témoins ont-ils des sympathies, voire des allégeances avec les groupes armés terroristes ? Ça, nous ne le savons pas." Concernant la tenue d'un mariage civil, au sein duquel ces 19 civils auraient été tués selon l'ONU, le porte-parole de l'état-major des armées assure que "nous avons observé cette zone de frappes pendant plusieurs heures avant que ces frappes ne soient effectuées. Il n'y avait aucun mariage, aucun événement festif."
"Aucune preuve concrète"
Le colonel Barbry poursuit qu'"il n'y a aucune matérialité, il n'y a aucune preuve concrète, hormis ces témoignages", avant d'enchaîner : "Je vous rappelle que les premiers témoignages faisaient état d'une frappe de nuit, ce qui n'était pas le cas puisqu'elle s'est produite de jour, faisaient état d'hélicoptères alors que nous avons frappé avec des avions de chasse, faisaient état de blessures par balles alors qu'il n'y a eu que des bombes qui ont été larguées."
Enfin, à propos de la volonté de l'ONU de diligenter en France et au Mali une enquête indépendante, le colonel a déclaré qu'"il ne m'appartient pas de m'opposer à ce genre de décision dans un premier temps", tout en précisant que "ces enquêtes sont importantes pour la manifestation de la vérité."
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