La France aurait versé 17 millions de dollars pour faire libérer ses otages au Sahel
L'ex-ambassadrice américaine au Mali affirme que Paris a payé cette somme à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Sans succès, puisque les otages n'ont pas été libérés.
La France ne communique jamais sur les éventuelles rançons qu'elle verse aux preneurs d'otages. Mais l'ex-ambassadrice américaine au Mali, Vicki Huddleston, affirme que la France a versé il y a plusieurs mois 17 millions de dollars (12,7 millions d'euros environ) à l'organisation terroriste Aqmi, dans l'espoir de faire libérer plusieurs de ses otages retenus au Sahel.
"La rançon, comme toutes les autres rançons, a terminé dans les mains du gouvernement malien, et ensuite a été retournée, du moins une partie, aux salafistes", précise la diplomate américaine dans un entretien à i-Télé. "L'argent versé à Aqmi leur permet d'acheter des armes et de recruter", ajoute-t-elle. L'ambassadrice, aujourd'hui à la retraite, a également été responsable des affaires africaines au département d'Etat.
Cinq otages français avaient été enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit (Niger), site d'extraction d'uranium où opère le groupe nucléaire français Areva. Françoise Larribe avait été libérée le 24 février 2011, mais les quatre otages restants sont toujours retenus au Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Si, comme le prétend l'ex-ambassadrice américaine, il y a eu versement de rançon, celle-ci n'aurait donc pas permis de libérer les Français détenus.
"On a des contacts avec les preneurs d'otages, mais je ne vous en dirai pas plus sur ce point-là", avait indiqué mi-janvier le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, assurant que les otages français retenus au Sahel (sept au total) étaient en vie.
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