Inondations en Libye : "La topographie de la ville de Derna a favorisé ce type de catastrophe", explique un ancien diplomate

L'ancien diplomate spécialiste de la Libye, Patrick Haimzadeh, assure qu'"aucun barrage n'aurait pu retenir une telle quantité d'eau" à Derna, dévastée par les intempéries.
Article rédigé par franceinfo
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Une rue de la ville de Derna, en Libye, ravagée par la tempête Daniel, le 11 septembre 2023. (AFP)

"La topographie de la ville de Derna a favorisé ce type de catastrophe", explique mercredi 13 septembre sur franceinfo Patrick Haimzadeh, ancien diplomate et spécialiste de la Libye. Derna est l'une des villes les plus touchées par les inondations du 10 septembre dans le pays. Après de fortes intempéries, deux barrages ont cédé. "Cette ville en bord de mer est construite sur un fleuve dans lequel se versent toutes les eaux de pluie de la région", souligne l'ancien diplomate.

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Ces barrages ont été construits il y a une cinquantaine d'années sous Mouammar Kadhafi. "Il faut s'imaginer qu'ils ont une capacité d'une trentaine de millions de mètres cubes et, avec les intempéries, 115 millions de mètres cubes d'eau ont été déversés. Aucun barrage n'aurait pu retenir une telle quantité d'eau."

Une reconstruction incertaine

Face à cette catastrophe, la situation sur place est très incertaine. "Il faut dire qu'il y a une seule route d'accès qui est coupée en ce moment", rappelle Patrick Haimzadeh. "Il faut toute une logistique pour réparer les accès. Il faudra sûrement passer par la mer."

Les opérations de sauvetage s'annoncent donc difficiles. La reconstruction de cette grande ville est incertaine tant la situation politique reste "très instable" dans le pays. Depuis la chute du régime de Kadhafi, Patrick Haimzadeh explique que la Libye "est un état faible" miné par des oppositions entre "deux clans". "Depuis 12 ans, il n'y a pas eu de grands travaux lancés en Libye, on se cantonne à limiter la casse. Aucun grand chantier n'a été lancé."

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