Inondations en Libye : devant la menace sanitaire, le pays doit enterrer ses morts au plus vite
Plus les jours passent, plus l'étendue de la catastrophe se révèle en Libye. Plus de 800 000 personnes ont été touchées par les inondations qui ont ravagé l'est du pays, et plus particulièrement la ville de Derna. Un dilemme se présente désormais aux autorités libyennes : faut-il laisser les corps se décomposer pour les identifier ou faut-il les enterrer au plus vite afin d'éviter la propagation des épidémies que l'eau stagnante favorise ?
C'est actuellement la crainte dans cette ville de Derna, désormais protégée, entourée par l'armée, pour créer une forme de bulle sanitaire. Les chiffres divergent selon les sources mais il est fort probable que ces inondations aient tué plus de 10 000 personnes dans cette ville côtière de l'est du pays. De nombreux quartiers ont été ensevelis, dont le centre-ville. Il faut également apporter l'aide alimentaire à la partie est de la ville qui, elle, n'a pas été touchée mais qui est désormais très difficilement accessible.
La situation politique complique les opérations
Depuis la mort de Mouammar Kadhafi, la Libye a connu de nombreux affrontements entre clans. La ville de Derna est sous l'autorité du général Haftar qui contrôle la partie est du pays. Mais les autorités de Tripoli à l'ouest veulent aussi avoir leur mot à dire dans les opérations de secours.
La situation politique a des répercussions sur l'aide internationale : la Sécurité civile française, qui va monter un hôpital de campagne à Derna, a commencé à arriver en Libye dès mardi 12 septembre dans la soirée. Mais 50 hommes et femmes, des sapeurs-sauveteurs, des sapeurs-pompiers, sont toujours bloqués à 70 kilomètres de Derna. Un dernier avion qui devait décoller de France jeudi 14 septembre n'a pas reçu le feu vert des autorités libyennes. Un dispositif complexe et pourtant nécessaire dans une ville en plein chaos.
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