Ali Bongo : "Moi je ne dicte pas les lois. (...) C'est au niveau de la Cour constitutionnelle que l'on fait le recomptage"
Ali Bongo, dont la réélection à la présidence du Gabon est contestée par l'opposition et mise en doute par l’Union européenne, a affirmé mercredi sur RFI qu'il n’y aurait un "recomptage des bureaux de vote" qu'en cas de saisine de la Cour constitutionnelle. "Moi je ne dicte pas les lois, je les fais appliquer", a-t-il estimé.
"Souvent, on fait le reproche aux Africains de ne pas suivre les lois de leur pays. Moi je ne dicte pas les lois, je les fais appliquer. C'est au niveau de la Cour constitutionnelle que l'on compte et que l'on fait le recomptage des bureaux de vote", a martelé Ali Bongo. Son opposant Jean Ping a jusqu'à jeudi pour saisir la Cour constitutionnelle, mais il estime qu'elle est inféodée au pouvoir en place.
Interrogé sur l'étonnante participation au scrutin dans la province du Haut-Ogooué (99,93%, dont 95% des suffrages en faveur du président sortant), Ali Bongo s'est dit "étonné".
C'est curieux qu'on ne regarde pas les résultats dans d'autres résultats du territoire où Monsieur Ping a fait 100%.
"En ce qui concerne le Haut-Ogooué, nous faisons ces scores grâce à la campagne honteuse de M. Ping, qui a stigmatisé les population du Haut-Ogooué, qui nous a insultés, et qui a fait en sorte qu'il y ait une réponse massive et une mobilisation sans précédent de la population. Si M. Ping a un problème, il va à la Cour constitutionnelle", a estimé Ali Bongo.
Le président Ali Bongo a également assuré qu'il bénéficiait du soutien populaire des Gabonais, affirmant que "quand M.Ping s'est déclaré vainqueur, il n'y a eu aucune scène de liesse ni de célébration." "Quand il a été déclaré vaincu, nous avons au contraire vu des scènes incroyables avec de la violence. Quelle est cette réaction spontanée de population qui serait mécontente et qui irait brûler l'Assemblée nationale?"
"Le Gabon est une démocratie", a martelé Ali Bongo, rejetant la responsabilité des scènes de violence sur l'opposition. "Quand un candidat perd, il a des voies de recours pour contester. Il préfère envoyer des personnes aller brûler, mettre en danger et tirer sur les forces de l'ordre."
"Quand on vous tire dessous, vous vous défendez", a répliqué Ali Bongo aux accusations de violences policières, estimant avoir "fait les gestes" qu'il fallait pour aller "vers l'apaisement". "Ce ne sont pas mes militants qui sont allés dans la rue pour piller pour casser. On sait d'où ils viennent, on sait qui en a donné l'ordre", a-t-il conclu, visant à nouveau son opposant Jean Ping.
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