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Le Photo Festival Baie de Saint-Brieuc présente le Bull jumping, ou l'entrée dans l'âge adulte de garçons en Ethiopie

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min

Dans le cadre de son Off, le festival expose les clichés de Jean-Pierre Duvergé consacrés à une cérémonie initiatique du peuple Hamer, ethnie du sud de l’Ethiopie.

La 8e édition du Photo Festival Baie de Saint-Brieuc présente jusqu'au 17 novembre 2019 les très beaux clichés en noir et blanc de Jean-Pierre Duvergé. Le photographe raconte le rite de l'Ukuli (Bull jumping ou saut de taureaux) qui marque le passage des garçons de la tribu Hamer à l'âge adulte.

Environ 40 000 de ces pasteurs semi-nomades sont installés dans vallée de l’Omo. Ils vivent grâce au bétail, leur principale richesse.

La cérémonie du saut au-dessus des taureaux, qui a souvent lieu en octobre ou novembre, dure trois jours. Selon la tradition, les aïeux ou le père de famille, choisissent un garçon quand ils le pensent prêt à devenir un homme.

Pour cela, le jeune homme devra prouver son courage en courant sur le dos de plusieurs bovins, sans tomber.

S'il réussit, il sera considéré comme un adulte et pourra alors se marier, avoir des enfants et posséder ses propres bêtes.

11 photos de Jean-Pierre Duvergé prises lors de cette cérémonie illustre ce propos.

Le son des tam-tams et des cornes résonnent pour annoncer le début de la cérémonie. Les femmes tapent du pied et les grelots fixés à leurs mollets invitent les esprits. Elles dansent, chantent et décrivent des cercles pour sacraliser le lieu choisi par les anciens, où doivent se réaliser les festivités.                       (JEAN-PIERRE DUVERGE)
Les jeunes filles très coquettes viennent assister au spectacle. Elles ont enfilé des jupes en tissu et en peaux de chèvre. De nombreux bracelets ornent leurs poignets et leurs cheveux sont enduis de beurre. Toutes espèrent trouver leur futur fiancé. (JEAN-PIERRE DUVERGE)
Les hommes veulent aussi être séduisants. Une sorte de masque est peint sur leur visage. Ce "maquillage" annonce leur changement de statut au sein de la tribu. (JEAN-PIERRE DUVERGE)
La première épreuve est souvent troublante pour les non-initiés, les jeunes filles provoquant les garçons pour être fouettées. Mais comme les maz (les fouetteurs) n'osent pas passer à l'acte, elles les agressent et leur tendent des bâtons pour être flagellées. Elles peuvent ainsi prouver leur force et leur bravoure. A la fin, elles exhibent avec fierté leurs cicatrices. (JEAN-PIERRE DUVERGE)
Après cette première épreuve, tous les hommes de la tribu se réunissent. Ils vont devoir rassembler des vaches et des bœufs en utilisant une technique infaillible. (JEAN-PIERRE DUVERGE)
Pour maîtriser les bovins, les Hamer mettent leur main à l'intérieur de leur gueule, ce qui a pour effet de les priver instantanément de leur énergie. Dans le même temps, d'autres hommes les manœuvrent en les tirants par la queue. (JEAN-PIERRE DUVERGE)
Quand les animaux sont regroupés, le futur candidat se déshabille entièrement. L'attente de l'épreuve est souvent comme pour tout examen, un grand moment de solitude stressant. (JEAN-PIERRE DUVERGE)
Une fois les cinq à dix bêtes alignées, le candidat est prêt à passer la seconde épreuve. Ça consiste, pour le garçon, à sauter sur le dos de la première vache, puis à courir en équilibre  pour atteindre le bout de la rangée de bovins, sans tomber. Pour réussir l'examen, il doit effectuer quatre allers et retours. (JEAN-PIERRE DUVERGE)
Si le candidat a réussi, il est désormais considéré comme un adulte. Il peut maintenant se marier et fonder une famille, avoir une maison et posséder son propre troupeau. Plusieurs jours de fête clôturent ce rite. (JEAN-PIERRE DUVERGE)

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