Cet article date de plus de trois ans.

Ethiopie : le chef de la région du Tigré refait son apparition et appelle à la résistance

Un média tigréen a diffusé samedi 30 janvier un enregistrement audio attribué à Debretsion Ghebremichael, président déchu de la région du Tigré, dans lequel il appelle à la lutte armée.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'ancien président du gouvernement régional de Tigré, Debretsion Gebremichael, assiste aux célébrations marquant le 4ème anniversaire du lancement de la "Lutte armée des peuples du Tigré".  Le 19 février 2020, à Mekelle. (MICHAEL TEWELDE / AFP)

Debretsion Ghebremichael, le chef du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF),  a refait son apparition et appelé les tigréens à la lutte armée "nous sommes engagés dans une résistance prolongée". Dans un message audio, il accuse les forces du gouvernement éthiopien et leurs "alliés érythréens" de viols et de pillages. Alors que des rumeurs le donnaient pour mort, le leader de ce qui est désormais la rébellion armée du Tigré, a fait diffuser, un long message par sa chaîne de télévision satellite qui a repris ses émissions.

Première déclaration

Le message n'est pas tout à fait authentifié, mais c'est la première déclaration publique de Debretsion Gebremichael depuis deux mois. L'enregistrement a également été publié sur la page Facebook d'un média affilié à l'ancien parti au pouvoir, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui se bat contre le gouvernement d’Addis Abeba depuis le 4 novembre.
"Ils (le gouvernement fédéral) ont une domination militaire temporaire", a déclaré l'enregistrement, alléguant des violations des droits comme le viol et le pillage. Des inquiétudes également mises en évidence par les Nations unies.

Les combats se poursuivent

Les villes et les zones rurales du Tigré sont bombardées jour et nuit par des artilleries lourdes

Debretsion Gebremichael ancien président de la région du Tigré

AFP

Selon lui, l'État du Tigré a été agressé par l'armée fédérale éthiopienne, par l'armée érythréenne, les milices de l'Amhara et des soldats somaliens. Il appelle les Tigréens à continuer à se battre et "la communauté internationale" à "prendre les mesures appropriées pour arrêter les atrocités en cours et les actes de génocide". Il appelle également à lancer des enquêtes pour juger les coupables, à savoir, selon lui, le premier ministre Abiy Ahmed et le président érythréen Issayas Afeworki.

Le gouvernement éthiopien affirme de son côté que le TPLF a provoqué le conflit en attaquant les bases de l'armée au Tigré et que le gouvernement envoie de l'aide.
Le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a revendiqué la victoire contre le TPLF fin novembre après que ses forces aient pris la capitale régionale Mekelle. Mais plusieurs rapports font état de la poursuite des combats à bas niveau.

Aucun accès au terrain pour les journalistes

Les rapports de toutes les parties sont difficiles à vérifier car le gouvernement a largement isolé leTigré des journalistes et des travailleurs humanitaires étrangers. Les télécommunications dans de nombreux domaines ne fonctionnent pas.

Debretsion a appelé les Tigréens à l'étranger à donner du temps et de l'argent pour soutenir les combattants et les nations étrangères à condamner le gouvernement éthiopien, affirmant qu'Abiy et le président érythréen Issayas Afworki devraient être inculpés devant un tribunal international.

Un porte-parole du département d'État américain a appelé à un accès humanitaire au Tigré, faisant référence à des rapports crédibles de pillage, de violences sexuelles et d'agressions dans les camps de réfugiés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.