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Emoi et manifestations en Israël après la mort d'un jeune d'origine éthiopienne, tué par un policier

Un jeune Israélien de 18 ans a été abattu par un policier qui n’était pas en service. "Ce meurtre" ou bavure policière a provoqué la colère des juifs éthiopiens qui s’estiment déjà maltraités et mal considérés.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Des centaines d'Israéliens d'origine éthiopienne manifestent contre les brutalités policières et le racisme en Israël, le 3 juin 2015. Les manifestants bloquent la principale avenue de Tel Aviv. 140 000 juifs ont quitté l'Ethiopie pour Israël entre 1984 et 1991. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Salomon Tikka a été abattu, quasiment à bout portant, dans le quartier de Kiryat Hayim à Haïfa. Il est mort des suites de ses blessures à l’hôpital. Le policier, soupçonné d’être l’auteur du meurtre, a été interpellé quelques heures plus tard. Dans sa version initiale, la police rapporte que "le suspect avait été témoin d'une bagarre et avait tenté de s'interposer. Quand il s'est identifié comme policier, les jeunes lui ont jeté des pierres et il a ouvert le feu parce qu'il se sentait menacé." Mais d'autres jeunes présents et un passant ont contesté l'agression du policier, ont rapporté les médias.

Un millier de personnes se sont rassemblées lundi 1er juillet au soir près du poste de police de Kiryat Haim et ont essayé de le prendre d'assaut, a dit la police. Les manifestants ont lancé pierres et bouteilles et tiré des engins pyrotechniques, a-t-elle dit. Trois policiers ont été blessés. La police s'attendait à de nouveaux mouvements de protestation ce 2 juillet, jour où Salomon Tikka doit être inhumé. La police a aussi fait état d'opérations de blocages routiers dans le nord et le sud du pays.

La mort de Salomon Tikka a provoqué la colère dans sa communauté, dont beaucoup de membres disent que les jeunes vivent dans la crainte permanente de mauvais traitements policiers, parce qu'ils sont noirs.

Intégration culturelle et sociale difficile malgré des progrès certains

"La police n'a procédé à aucune arrestation", a affirmé un porte-parole, Micky Rosenfeld. Elle a fait profil bas pour ne pas enflammer les passions. "La police dialogue avec les chefs de la communauté éthiopienne pour apaiser la situation", a ajouté M. Rosenfeld.

La communauté juive éthiopienne compte environ 140 000 membres, dont plus de 50 000 sont nés en Israël. La plupart sont les descendants des "communautés falasha" restées coupées du monde pendant des siècles. Ils ont été reconnus comme juifs tardivement par les autorités religieuses israéliennes. Israël avait organisé un pont aérien pour les sauver de la famine et du régime militaire du président Mengistu dans les années 1980 et 1990. Mais l'intégration sociale de ces juifs éthiopiens reste difficile, malgré des progrès certains.

En janvier 2019, des milliers d'entre eux sont descendus dans la rue à Tel Aviv après la mort d'un autre jeune tué par un policier, sur lequel il se serait rué avec un couteau. Le policier mis en cause le 30 juin a été assigné à résidence et une enquête a été confiée aux services chargés de contrôler les agissements policiers, a dit M. Rosenfeld.

Amir Tikka, cousin du jeune homme tué, a dénoncé un "meurtre" sur la radio publique. "(...) Il a été victime d'un meurtre juste à côté de chez lui." La mort de Salomon Tikka, âgé de 18 ans, a ravivé dans la communauté d'origine éthiopienne les accusations de racisme policier à son encontre. 

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