"Clash", tragédie et humour à l'égyptienne
Le film "Clash" est un concentré de tout ce qui fait l'Égypte en 2013 : ses divisions et ses réconciliations. Le réalisateur Mohamed Diab a rassemblé tous ses personnages dans un fourgon de police.
Ils sont une vingtaine de manifestants et deux journalistes, tous embarqués dans un car de police au Caire, le 3 juillet 2013. Le film égyptien Clash raconte leur calvaire, un huis clos où ils entrevoient des heures durant, leur ville mise à feu et à sang. Un raccourci de l'histoire de l'Egypte vu d'un fourgon. Ce jour-là, le président élu Mohamed Morsi, chef de file des Frères musulmans, est renversé par un coup d'État militaire dirigé par le général al-Sissi. Partout, laïcs, islamistes et forces de sécurité s'affrontent lors de manifestations et de contre-manifestations géantes.
Tournage autorisé par l'armée
Dans le film, les policiers ne font pas dans le détail non plus. Ils ramassent tout le monde pèle-mêle laïcs et islamistes, hommes et femmes, adultes et enfants. Dans le fourgon se reproduit la guerre civile de l'extérieur. Les heures passent. Sous une chaleur torride, les prisonniers étouffent, mais des gestes de solidarité apparaissent entre laïcs et religieux. Le jeune réalisateur Mohamed Diab réussit même à faire rire le public. Tourné dans les rues du Caire avec des centaines de figurants, Clash, qui sort mercredi au cinéma, a été autorisé par les militaires qui avaient pris le pouvoir ce jour-là.
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