Ce que l'on sait des anomalies thermiques dans la pyramide de Khéops
Des écarts de température impressionnants ont été relevés sur quatre grandes pyramides près du Caire, dont celle de Khéops.
Un chaud-froid intriguant. Des anomalies thermiques ont été observées dans quatre grandes pyramides près du Caire, dont celle de Khéops, a annoncé lundi 9 novembre, le ministre égyptien des Antiquités, Mahmoud Eldamaty, lors d'une conférence de presse organisée à la tombée de la nuit au pied de ce monument.
Ces premiers résultats d'analyses thermiques effectuées depuis le lancement de la mission "Scan Pyramids", le 25 octobre, par des scientifiques égyptiens, français, japonais et canadiens ouvrent la voie à une multitude d'interprétations.
Où les anomalies ont-elles été repérées ?
Les scientifiques "ont pu noter une quantité d'anomalies thermiques sur tous les monuments observés, (...) mais l'une d'elles est particulièrement impressionnante. Elle se situe sur la face est de la pyramide de Khéops, au niveau du sol", selon un communiqué de presse de la mission.
A la base de cette pyramide de 146 m, quelques blocs de pierre présentent, en effet, jusqu'à 6°C d'écart avec les blocs voisins. Cela se traduit sur les images de la caméra thermique par l'apparition de couleurs chaudes, alors que le reste du monument funéraire est balayé de teintes froides allant du bleu au magenta. Considérée comme l'une des sept merveilles du monde de l'Antiquité, la pyramide du roi Khéops a été construite il y a plus de 4 500 ans.
Comment ce phénomène a-t-il été découvert ?
La première phase de "Scan Pyramids", qui va tenter d'élucider le mystère de la construction de ces monuments, vient de s'achever. Elle consistait à sonder les structures internes de ces édifices géants. Il s’agissait, précise Sciences et Avenir, "d’une campagne infrarouge de courte durée, dont l’objectif était de dresser une carte thermique des grands monuments funéraires de la 4e dynastie, Khéops et Khéphren sur le plateau de Gizeh, la pyramide rhomboïdale et la pyramide rouge à Dahchour".
Ces mesures permettent de voir comment les monuments restituent la chaleur du soleil. Elles ont été effectuées à plusieurs heures du jour et de la nuit.
Qu'est-ce que cela révèle ?
On l'ignore encore. Comme des pierres similaires sont censées présenter la même image face à la caméra thermique, les scientifiques supposent que "si certaines présentent des différences de température, c’est qu’il existe des anomalies sous la 'peau' de l’édifice. Eventuellement des vides, des cavités, qui pourraient correspondre à des pièces ou des couloirs encore méconnus", selon Sciences et Avenir. "On espère pouvoir mettre en valeur, s'il y en a, des rampes, des tunnels ou toutes sortes de choses qu'il pourrait y avoir sous la surface", a explique Mathieu Klein de l'Université Laval dans ce reportage de Culturebox
Pour l'instant, les scientifiques refusent de s'avancer. "Nous ne pouvons formuler aucune hypothèse", avertit Mehdi Tayoubi, co-directeur de la mission "Scan Pyramids", cité par Sciences et Avenir. Le mystère des pyramides est donc loin d'être éclairci. Cette mission durera jusqu'à la fin 2016.
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