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L’Algérie instaure l’impôt sur la fortune, yachts et voitures de luxe compris

Pour la première fois depuis son indépendance en 1962, l’Algérie instaure un impôt sur la fortune dont le seuil est fixé à 50 millions de dinars (375.248 euros). Les habitations principales sont exclues de l’assiette de l’impôt sur la fortune mais les biens immobiliers, voitures, yachts et avions de tourisme sont lourdement taxés.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Les grosses cylindrées sont désormais taxées en Algérie. (Billal Bensalem / NurPhoto/AFP)

Une première en Algérie, les biens immobiliers seront taxés. Le projet de Loi de finances 2018, dont l’agence officielle APS a eu copie, introduit un impôt sur la fortune en définissant le type de patrimoine assujetti, le barème et la destination des recettes provenant de cet impôt. Le seuil est fixé à 50 millions dinars (375.248 euros). Les biens concernés sont essentiellement les biens immobiliers, les véhicules particuliers d’une cylindrée supérieure à 2.000 cm3 (essence) et  de 2.200 cm3 (gasoil), les yachts et bateaux de plaisance, les chevaux de course, les avions de tourisme, les objets d’art estimés à plus de 500.000 DA (3752 euros), les bijoux et pierreries, or et métaux précieux. Les habitations principales sont exclues de l’assiette de l’impôt sur la fortune.


Pour les autorités algériennes, il n’y a pas de petites économies. Tous les indicateurs économiques sont au rouge après l’effondrement des cours du pétrole. L’Algérie a recours à la planche à billets pour payer les salaires des fonctionnaires. Pour le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, la situation est explosive. «Si on n’avait pas fait ce choix, en novembre prochain, même les Parlementaires ne seraient pas payés», a-t-il indiqué, évoquant l’éventualité d’un «arrêt brutal» de l’économie nationale. 

Explications: si le gouvernement n’avait pas eu recours à la planche à billets, l’Algérie aurait été obligée de recourir à l’endettement extérieur. Toujours, selon le Premier ministre, les autorités auraient été alors contraintes d’emprunter 10 milliards de dollars par an en moyenne auprès des institutions financières internationales.


Les concessionnaires automobiles sont désormais obligés de signaler à l’administration fiscale les clients ayant acquis des véhicules de tourisme dont le prix dépasse 10 millions DA (75.049 euros). Bijoutiers, commissaires-priseurs et douanes sont mis à contribution pour faire remonter au fisc toute transaction faite par les particuliers pour l’acquisition de yachts et bateaux de plaisance, de caravanes, chevaux, avions de tourisme, bijoux, pierreries et tableaux de maître.
 
La répartition des recettes issues de cet impôt, dont le montant escompté n'a pas été révélé, est fixée à raison de 60% au budget de l’Etat, de 20% aux budgets communaux et de 20% au Fonds national du logement.

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