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L'Algérie regarde de nouveau vers Desertec et son ambitieux projet d'énergie solaire

Plus grand pays d'Afrique, l'Algérie possède aussi le plus grand désert du continent. Alors que les exportations du pays dépendent à près de 100% des hydrocarbures, l'Algérie a jusqu'à présent négligé le solaire.

Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Centrale solaire de Ouarzazate dans le désert marocain. Un exemple pour l'Algérie ? (MAGNUS HJALMARSON NEIDEMAN/SVD / TT NEWS AGENCY)

A en croire la presse algérienne, l'Algérie renouerait avec le gigantesque projet Desertec qui entend faire du désert une énorme ressource d'énergie solaire. Selon Algérie-Liberté, "le ministère de l’Energie a annoncé 'à court terme' (...) la signature d’un mémorandum d’entente entre les acteurs nationaux du secteur de l’énergie et DII Desert Energy", opérateur du projet Desertec. Cette annonce a été faite à l'issue du 10e Forum arabo-allemand de l’énergie tenu à Berlin fin novembre, conjointement avec le 10e Sommet sur le leadership énergétique organisé par DII Desert Energy, sous le thème La transition énergétique dans le monde arabe.  

Les médias ont noté qu'il s'agissait là d'un changement de cap dans la polique énergétique du pays, car jusqu'à présent Alger s'était montré peu intéressé par ce projet.

Desertec est un projet très ambitieux qui prévoit l'exploitation du potentiel énergétique des déserts d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient afin d'approvisionner durablement les régions avoisinantes (en particulier l'Europe) en électricité verte. Tellement ambitieux qu'il n'a toujours pas vraiment démarré et a très fortement réduit ses ambitions.

Un apport financier pour se substituer à la rente pétrolière

"A l’origine, l’initiative était lancée pour l’exploitation du potentiel énergétique des déserts de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MENA) afin d’exporter de l’électricité verte vers l’Europe. Désormais, le but est de fournir d’abord une énergie propre et des emplois aux habitants de la région MENA et devenir ensuite un exportateur d’électricité et d’hydrogène verts, autrement dit de l’énergie solaire et thermique provenant des déserts", confirme El Watan 

L'Algérie, Etat pétrolier, a hésité sur la position à adopter vis-à-vis des énergies renouvelables. "L'Algérie a, depuis le début, soufflé le chaud et le froid. Certes, la Société nationale algérienne de l’électricité et du gaz a signé un accord de coopération avec DII à Bruxelles en décembre 2011, mais les détracteurs du projet et les lobbys anti-Desertec ont fini par avoir raison de l’engagement de l’Algérie. Aujourd’hui, les choses semblent avoir changé", note Algérie-Liberté 

Il est vrai qu'entre-temps, les voisins de l'Algérie – qui certes n'ont pas les mêmes ressources en hydrocarbures – ont commencé à se lancer dans la réalisations de centrales solaires. Que ce soit le Maroc ou la Tunisie. En Algérie, les centrales solaires n'en sont encore qu'au stade de projets.

Comme le dit El Watan, "pourquoi tourner le dos à un projet qui ne vise pourtant qu’à produire des énergies propres localement et les exporter, permettant un précieux apport en ressources financières susceptibles de se substituer à la rente pétrolière ?"

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