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L'Algérie prête à augmenter de 30% ses livraisons de gaz vers l'Italie

La Russie fournit 45% du gaz italien, mais le gaz algérien ne suffira pas à compenser un éventuel arrêt des livraisons russes.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Extraction de gaz et gazoduc au Sahara en Algérie.    (JEAN-PAUL GARCIN / PHOTONONSTOP)

L'Italie, qui importe environ 95% du gaz qu'elle consomme, est l'un des pays européens les plus dépendants du gaz russe. Le géant public algérien des hydrocarbures Sonatrach est prêt à fournir davantage de gaz à l'Europe, en l'acheminant notamment via le gazoduc Transmed reliant l'Algérie à l'Italie, mais ses capacités de production et d'acheminement vers l'Europe restent limitées.

L'Italie importe 95% du Gaz qu'elle consomme

Le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio était le 28 février 2022 à Alger, où il s'est entretenu avec son homologue algérien d'une augmentation des fournitures de gaz pour compenser une possible baisse côté russe. L'Italie, qui importe environ 95% du gaz qu'elle consomme, est l'un des pays européens les plus dépendants du gaz russe. Environ 45% du gaz importé par la Péninsule provient de Russie, a précisé le chef du gouvernement italien Mario Draghi, ajoutant que son pays pourrait augmenter ses livraisons de gaz d'Algérie, mais aussi d'Azerbaïdjan, de Tunisie et de Libye.

Si l’arrêt des échanges économiques et financiers entre l’Europe et la Russie ne concerne pas encore le gaz russe, la prolongation du conflit en Ukraine pourrait se traduire par un arrêt des livraisons de gaz russe aux pays européens. Dans cette perspective, "le gouvernement italien s'est engagé à accroître les approvisionnements en énergie, notamment en gaz, auprès de divers partenaires internationaux", dont l'Algérie qui est le deuxième fournisseur de gaz de l'Italie, derrière la Russie.

"L'Algérie exporte un maximum de 22 milliards de mètres cubes via le gazoduc Transmed, ce qui laisse une capacité de 10 milliards de mètres cubes à exporter"

Abdelmajid Attar, ancien ministre algérien de l'Energie

à l'AFP

Le géant public algérien des hydrocarbures Sonatrach "dispose d'une capacité non utilisée sur le gazoduc Transmed reliant l’Algérie à l’Italie" qui pourrait servir à "augmenter les approvisionnements du marché européen", a assuré son PDG, Toufik Hakkar. Ce gazoduc peut transporter jusqu'à 32 milliards de mètres cubes par an, quatre fois plus que le gazoduc Medgaz qui alimente l'Espagne. L'Algérie peut également fournir du gaz naturel liquéfié par ses bateaux méthaniers.

Le gaz fournit 11% des besoins européens 

L'Europe est le "marché naturel de prédilection" pour l'Algérie, qui contribue actuellement à hauteur de 11% à ses importations de gaz, a souligné Toufik Hakkar. Luigi Di Maio était accompagné d'une délégation comprenant notamment Claudio Descalzi, PDG du géant italien des hydrocarbures Eni, très présent en Algérie où il est partenaire de Sonatrach.

L'Italie compte diversifier "au plus vite" ses sources d'énergie pour réduire sa dépendance au gaz russe, avait déclaré le 25 février le chef du gouvernement italien Mario Draghi, regrettant les mauvais choix du passé. L'Algérie entend pour autant préserver ses bonnes relations économiques et diplomatiques avec la Russie.

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