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Centrafrique : des soldats français tuent plusieurs ex-rebelles de la Séléka

Un premier accrochage mortel a eu lieu jeudi, sur le périmètre de l'aéroport. Par ailleurs, Médecins sans frontières fait état de 92 morts et de 155 blessés dans un hôpital de la capitale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des soldats français patrouillant dans Bangui (Centrafrique), le 5 décembre 2013. ( REUTERS)

L'opération Sangaris, qui prévoit le renforcement de la présence militaire française en Centrafrique, a débuté vendredi 6 décembre, selon le ministre de la Défense interrogé sur RFI. A Bangui, la capitale, les soldats français ont ouvert le feu, dès jeudi, et tué plusieurs ex-rebelles qui tentaient de pénétrer dans le périmètre de l'aéroport.

Un nouveau bilan des violences à Bangui fait état de 92 morts et de 155 blessés dans un hôpital de la capitale centrafricaine, selon Médecins sans frontières (MSF), vendredi en milieu de journée. Auparavant, l'organisation dénombrait 50 morts. Mais elle ne peut préciser si les corps déposés vendredi matin à la morgue étaient des victimes tuées dans la nuit, ou ceux de cadavres abandonnés dans les rues après les massacres. Francetv info revient sur les derniers événements qui ont suivi le feu vert donné à la France pour intervenir dans ce pays en proie à une guerre civile.

L'opération militaire française a démarré

Dès le feu vert de l'ONU obtenu, le président François Hollande a annoncé, jeudi soir, une action militaire "immédiate" de la France. Quelques heures plus tard, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé, sur RFI, que des soldats français présents sur place ont commencé à patrouiller dans Bangui : "L'opération a commencé, dans la mesure où les forces françaises qui étaient déjà présentes à l'aéroport de Bangui, avec une mission limitée à la protection de cet aéroport et de nos ressortissants, dès cette nuit, ont développé des patrouilles dans Bangui."

Centrafrique : les blindés français patrouillent dans Bangui (REUTERS)

"Une compagnie est arrivée de Libreville [Gabon] hier soir, et aujourd'hui un détachement d'hélicoptères sera sur zone", a indiqué le ministre de la Défense sur RFI. Dans la foulée, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a annoncé sur France Info que le nombre de soldats français présents en Centrafrique (650 actuellement) sera doublé "d'ici la fin de la semaine", pour atteindre 1 200 hommes, comme le prévoit le déroulé de l'opération Sangaris.

Des soldats français ont ouvert le feu jeudi

Selon une source militaire citée par le journaliste de France 2 Nicolas Bertrand, présent sur place, des ex-rebelles de la Séléka ont tenté, jeudi, à l'aube, de pénétrer sur le périmètre de l'aéroport, défendu par les soldats français. Les assaillants ont ouvert le feu à trois reprises, précise l'état-major des armées. Les troupes françaises ont alors répliqué, détruisant le pick-up qui transportait les combattants et tué les occupants du véhicule. Aucune précision n'a été apportée sur le nombre exact d'ex-rebelles tués.

Bangui, ville morte

Dans les rues de Bangui, sous l'orage et la pluie, où toute circulation de véhicules civils est interrompue depuis jeudi, aucun déploiement massif des troupes françaises n'était visible vendredi dans la matinée. Pendant quelques minutes, deux avions de combat, des Rafale français, ont survolé la ville. Comme chaque jour, des patrouilles de militaires français, en véhicules légers et blindés, circulent sur les principaux boulevards de la capitale. Des détachements de la force africaine (Misca) étaient eux aussi postés à leurs emplacements habituels.

En revanche, contrairement à la veille où ils avaient patrouillé en ville toute la journée, les pick-ups bondés de soldats centrafricains, ex-rebelles de la Séléka, se faisaient discrets. "La nuit a été calme" a ajouté Jean-Yves Le Drian, contrastant avec les affrontements et les massacres de civils perpétrés la veille. Des tirs sporadiques d'armes automatiques ont été entendus pendant la nuit sans que de nouvelles victimes soient, officiellement, à déplorer. "On ne sait pas pourquoi ils tiraient. On n'a pas entendu parler d'incidents", a expliqué un habitant du quartier de Ben Zvi.

Malgré la levée du couvre-feu à 6 heures ce matin, les rues étaient totalement vides en tout début de matinée. Aucune trace des ex-rebelles de la Séléka et des groupes des "anti-balakas", des chrétiens partisans de l'ex-président Bozizé. Les deux camps se sont affrontés, jeudi. Bilan :  plusieurs dizaines de morts et de blessés. Un général centrafricain issu des ex-rebelles de la Séléka accuse les milices chrétiennes de s'être infiltrées en ville et d'avoir tenté de prendre le pouvoir.

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