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Fin de l'opération Barkhane : au Burkina Faso, le retrait des troupes françaises inquiète autant qu'il réjouit

Au Burkina Faso, en première ligne de la violence jihadiste au Sahel, les sentiments sont partagés sur le départ des soldats français.

Article rédigé par Claude Guibal, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des femmes poussent leur vélo dans les rues de Ouagadougou le 13 février 2022. (CLAUDE GUIBAL / RADIO FRANCE)

Le Burkina Faso, où une junte militaire a pris le pouvoir le 24 janvier, est désormais en première ligne de la violence jihadiste au Sahel alors qu'Emmanuel Macron a annoncé le départ des troupes françaises au Mali : la majorité du territoire est hors de contrôle de l’Etat, la majorité des villes encerclées, les attaques quasi quotidiennes. Aussi, dans les rues de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso,  le départ des soldats de l'opération Barkhane pourrait laisser indifférent, tant l’intervention française est jugée inefficace par la majorité de la population.

Le pays est en première ligne de la violence jihadiste

Le Burkina Faso est désormais en première ligne de la violence djihadiste au Sahel alors qu'Emmanuel Macron a annoncé le départ des troupes françaises au Mali : la majorité du territoire est hors de contrôle de l'État, la majorité des villes encerclées, les attaques quasi quotidiennes. Aussi, dans les rues de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, le départ des soldats de l'opération Barkhane pourrait laisser indifférent, tant l’intervention française est jugée inefficace par la majorité de la population.

"Quand tu es dans ta cour, indique ainsi Adama, tu prends un gardien pour te sécuriser et tu as l'impression que tu es en sécurité à certains moments... et pourtant, malgré tout, tu es en insécurité ! Barkhane n'a qu'à s'en aller : on assurera notre sécurité." Le départ de Barkhane place pourtant le Burkina Faso à l'épicentre des menaces. "Je ne suis pas partisan du départ de l'appui français au Sahel, estime un autre habitant. Aucun pays de la région n'a les moyens que Barkhane, pour le renseignement, l'appui aérien. Il faut peut être revoir plutôt la manière avec laquelle on lutte..."

"La France n'est pas le gendarme du monde"

Colonialiste, impérialiste, paternaliste. Les étiquettes semblent indécollables. "La France n'est pas le gendarme du monde, rétorque son voisin. On ne reste pas là où on ne veut pas qu'on reste. La France n'a pas à nous imposer quoi que ce soit." Les inquiétudes, pourtant, demeurent. Il ne faut pas, estiment certains, que le Mali subisse le sort de l'Afghanistan, aux mains des talibans après le départ des troupes américaines. Une incertitude continue pour les Burkinabés, plongés dans l’enfer depuis sept ans déjà.  

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