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Mondial : ramadan, l’autre épreuve des joueurs musulmans

Un enjeu spirituel. Jeûner, ne pas jeûner ? C’est sans doute la question qui va tourmenter les joueurs musulmans, notamment ceux de l’équipe d’Algérie après sa qualification en 8e de finale de la Coupe du monde. Car cette année, le ramadan va intervenir en pleine compétition. Mais les avis religieux divergent quant au respect de cette obligation.
Article rédigé par Khadija Ben Hayyan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Joie des joueurs algériens (Yacine Brahimi, Rafik Halliche, Islam Slimani,Madjid Bougherra) lors du match victorieux contre la Corée du Sud en phase de poule de la Coupe du monde, le 22 juin 2014. (PEDRO UGARTE / AFP)

Le jeûne musulman du ramadan, un des cinq piliers de l'islam, devrait débuter cette année aux alentours du 28 juin 2014 et la suite du Mondial se déroulera durant cette période. Un mois pendant lequel, de l'aube au coucher du soleil, les croyants doivent notamment s’abstenir de boire et de manger.
 
L’attention va donc se porter sur les équipes qui comptent des footballeurs de confession musulmane comme l’Algérie. Pour eux, la décision de respecter le jeûne va être difficile. Et ils devront certainement s’en remettre à leurs consciences… Car le sujet divise les religieux algériens.
 
Un joueur entré dans le match peut rompre le jeûne, estime cheikh Youssef Ayadi le président de la commission des fatwas au sein du Haut Conseil Islamique (HCI, officiel), cité par le quotidien Chourouq.
 
Tandis qu’un membre de l'association des oulémas, cheikh Mohamed Mekerkeb juge «qu’il n'est pas permis de rompre le jeûne». Avant d’ajouter : «Dieu est avec les jeûneurs.»
 
Cet avis est partagé par le président du syndicat des imams, cheikh Djelloul Hadjimi, qui conseille aussi aux joueurs d'observer le jeûne.
 
Un dilemme similaire s’était posé lors des Jeux olympiques de Londres en 2012.
Avant la compétition, certaines instances musulmanes avaient émis des fatwas permettant aux athlètes de reporter leur jeûne. Considérant que toute personne effectuant un voyage a la possibilité de s'abstenir de jeûner suivant la loi islamique.
 
Toutefois, les jours non jeûnés devaient être rattrapés ultérieurement.
 
Au-delà du spirituel, l'autre question qui se pose désormais est l’endurance physique des joueurs face au climat chaud et humide du Brésil. Même si, foot et ramadan ne sont pas forcément inconciliables. Peu avant les JO de 2012, une étude sur le sujet avait été publiée dans le Journal of Sports Sciences par les docteurs Hakim Chalabi et Yacin Zerguini. Tous deux membres de la Commission médicale de la FIFA. Selon eux, les joueurs doivent «réorganiser (leur) sommeil en conséquence» et modifier «le niveau de nutrition» pour être en forme durant cette période.
 
Des conseils qui pourraient bien servir à l’équipe d’Algérie, qualifiée en 8e après le match nul (1-1) contre la Russie le 26 juin 2014. Une grande première pour les Fennecs.

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