Mardi 5 juillet, l’Algérie commémorera ses 60 ans d’indépendance. Si la joie avait envahi les Algériens dans les rues, la journée ne fut pas gaie pour tout le monde. En effet, de nombreux pieds-noirs ont dû quitter le pays. Arrivés à Marseille (Bouches-du-Rhône) pour la plupart, ils gardent de cette journée un souvenir douloureux, pour certains à cause de l’accueil reçu. "lls nous aimaient pas", témoigne une femme. "Le pied-noir est un colon, il est riche. Autant de stéréotypes qui font que l’accueil en France ne s’est pas bien passé", explique l’historien Jean-Jacques Jordi. Des autorités dépasséesLa cité phocéenne n’était par ailleurs pas prête à parer à une telle population dans l’urgence. Le maire de l’époque, Gaston Deferre, avait même eu cette phrase cinglante : "qu’ils aillent se réadapter ailleurs". La situation urgente obligea la ville à trouver des habitations rapidement pour loger les pieds-noirs. L’adaptation fut difficile pour les Français rapatriés d’Algérie. "Ils étaient étonnés de nous entendre parler français (…). J’ai bien compris qu’ils ne savaient rien de nous", confie Marie-Laure Garcia, l’une d'entre eux.