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Algérie: presse et citoyens en colère contre le blocage des réseaux sociaux

Les autorités algériennes ont bloqué l'accès aux réseaux sociaux afin d'éviter les tricheries lors du bac. Objectif : éviter la réédition des fraudes massives qui ont contraint 550.000 candidats à repasser l’examen. Une décision qui indigne la presse et les internautes.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min

«Couvre-feu virtuel», la formule est du quotidien El Watan. La décision des autorités algériennes de bloquer l’accès à Facebook, Twitter, Instagram… et Google ne passe pas auprès des médias et des usagers d’Internet. «Nous étions sans internet durant toute la matinée. Le débit est toujours très très lent. Et cela risque de durer plusieurs jours. C’est très grave. J’ai failli ne pas ouvrir, je ne l’ai fait que parce que nous avons des habitués. Qu’est-ce qu’il y a de plus expressif que «tiers-monde»?», témoigne un gérant d’un cybercafé algérois.

Le chroniqueur du Soir d’Algérie, Hakim Laâlam, choisit l’ironie mordante. «Coupure d’internet pour la deuxième session du bac. Une décision saluée chaleureusement par la… Corée du Nord!»
 
«La fraude au Bac est un scandale mais encore plus scandaleuse est la méthode aux relents dictatoriaux et fascistes adoptée pour la contrer. Ceux-là mêmes qui étaient outrés par l'ampleur de la triche généralisée au Bac, impliquant des dizaines de milliers d'élèves mais aussi des fonctionnaires par qui le scandale est arrivé, ont reçu comme une violence, une agression manifeste et injuste, le blocage des deux réseaux sociaux les plus populaires (le mot n'est pas usurpé), à savoir Facebook et à degré moindre Twitter. Les décideurs de cette mesure honteuse mettent ainsi à nu leur incompétence flagrante à sécuriser les sujets du Bac, un jeu d'enfant même dans les pays les plus démunis en moyens de protection (mais pas en morale protectrice) », s’indigne Nadjib Stambouli dans Le Jour d’Algérie


Le pure player Algérie-Focus met en avant les retombées financières. «Malheureusement, les auteurs de cette décision n’ont pas pris suffisamment en compte les dégâts financiers qui seront entraînés pour les start-up et les entreprises algériennes qui développent des activités rémunératrices et génératrices d’emplois sur ces réseaux.»


La décision de bloquer les réseaux sociaux pendant cinq jours passe mal auprès des internautes. 







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