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A cause des épreuves du bac, les Algériens accèdent difficilement à la Toile

Pour éviter de nouvelles fuites de sujets du baccalauréat, les autorités algériennes ont pris la décision de bloquer les réseaux sociaux à compter du 18 juin 2016. Mais selon l'agence de presse algérienne APS, c'est l'ensemble des services Internet qui s'en trouvent perturbés même si certains ont déjà trouvé la parade pour contrer le blocage.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min

En Algérie, surfer sur la Toile relève du parcours du combattant depuis quelques heures. «Les perturbations enregistrées depuis samedi soir (18 juin 2016) sur l'accès à internet se sont poursuivies dimanche en Algérie, premier jour des examens partiels du baccalauréat», indique l'agence de presse algérienne APS.

«La veille, la difficulté d'accéder à internet avait notamment concerné les réseaux sociaux, Facebook et Twitter étant les plus consultés en Algérie. Néanmoins, elle s'est poursuivie dimanche pour s'élargir à toutes les prestations du service internet, pénalisant des milliers d'usagers».

Depuis le 18 juin 2016, 20h (19h GMT), les Algériens n'ont plus accès aux réseaux sociaux. Contrairement à de nombreux pays africains, la raison n'est pas politique. Il s'agit d'éviter de nouvelles fuites de sujets du baccalauréat que près de la moitié des candidats algériens sont obligés de repasser. Soit plus de 555 000 élèves. La fin des nouvelles épreuves est prévue pour le 23 juin 2016. 

Cette coupure «a une relation directe avec les examens partiels du baccalauréat qui débuteront demain (dimanche 19 juin 2016)», avait confié à l'APS une source du secteur de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Mais les Algériens ont déjà trouvé la parade qu'un article, au titre très explicite (Comment contourner le blocage des réseaux sociaux en Algérie), du site d'information algérien TSA décrit par le menu

Une affaire d'Etat
La fuite massive des épreuves du baccalauréat, à la veille de la première session qui s'est déroulée du 29 mai au 2 juin 2016, est devenue une affaire d'Etat. Des députés islamistes ont même réclamé le départ du gouvernement de la ministre l’Education Nouria Benghabrit qui n'est au demeurant pas très populaire dans les rangs des islamo-conservateurs. 

«Des dizaines de personnes, dont des cadres de l'Education nationale, ont  été arrêtées, soupçonnées d'être impliquées dans ces fuites, selon la gendarmerie nationale», rapporte l'AFP. 

Cité par l'agence de presse algérienne APS, le ministère de l'Education nationale a déclaré que «toutes les mesures pour assurer le bon déroulement (des nouvelles épreuves) ont été prises grâce à la conjugaison des efforts du ministère (...), de la Sûreté nationale, la Gendarmerie nationale (et de) la Protection civile et la Santé».


En attendant, «certains sites étaient inaccessibles pour les internautes, alors que pour d'autres sites l'accès était "lent" et "difficile"», explique l'APS qui rapporte que les Algériens s'interrogent sur la durée de ces perturbations. La source contactée par l'agence algérienne, quelques heures plus tôt, avait pourtant assuré qu'«internet fonctionne normalement et que seuls les réseaux sociaux sont coupés».

Interrogée par l'APS, la direction générale de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a indiqué «ne pas avoir de commentaires à faire» sur le sujet. Si les bacheliers en faisant autant, ce serait le zéro pointé assuré. 



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